La fin de l’Etat de catastrophe sanitaire, annoncée la semaine dernière par le chef de l’Etat en Conseil des ministres, est bien accueillie du côté des tenanciers de dibiteries et autres commerçants qui y voient une aubaine. Ils espèrent ainsi renouer avec le cours normal de leurs activités.

Les cérémonies familiales sont souvent décriées comme «source de gaspillage» mais il ne faut surtout occulter qu’elles constituent «un gagne-pain» pour une certaine catégorie socio-professionnelle. C’est le cas de ceux qui louent les sonos, les bâches, les chaises, les vendeurs de bétail et même les bouchers. Ils se trouvent que la pandémie a fortement impacté, comme tous les autres secteurs, ceux qui interviennent dans ce secteur. C’est pourquoi la majorité d’entre eux saluent la fin de l’Etat de catastrophe sanitaire annoncée pour après demain par le Président Macky Sall en Conseil des ministres, la semaine dernière, après la mesure prise de réajuster l’heure du couvre-feu en la ramenant de 0 heure à 5 heures du matin à la suite d’une série de manifestations réclamant la libération de Ousmane Sonko, leader de Pastef.
Technicien vétérinaire, Baba­car Mboup estime que «la fin de l’Etat d’urgence constitue une aubaine», pour ceux qui interviennent au niveau des abattoirs, pour relancer leurs activités qui étaient en berne à cause des restrictions liées à la pandémie du Covid-19. «Leurs activités pourraient reprendre leur cours normal», espère Babacar Mboup. Préposé au niveau de Pikine à faire le contrôle de la qualité de la viande avant son introduction dans le circuit commercial, M. Mboup indique que «les gérants de dibiterie accueillent avec enthousiasme la fin de l’Etat d’urgence».
Bouffée d’oxygène
Les tenanciers de dibiteries et les bouchers espèrent retrouver sous peu le sourire qu’ils avaient perdu durant cette deuxième vague du Covid-19 où ils ne sont plus dans la situation anté-pandémie où ils pouvaient se retrouver chaque jour avec une recette  variant entre 15 et 25 mille francs. «Avec les restrictions, quand je passe pour faire les contrôles des dibiteries, les gérants s’alarment. Ils ne parviennent plus à joindre les deux bouts. Que soient allégées les mesures restrictives et qu’on mette fin à l’Etat d’urgence constituent une bouffée d’oxygène pour eux», se félicite le technicien vétérinaire, qui souligne que «le retour à la normale va permettre aux éleveurs de bien s’approvisionner en moutons pour les revendre à l’occasion de la tenue des cérémonies familles qui constituent l’une de leurs sources de revenus».
Estimant qu’il «faut impérativement que la santé animale soit préservée pour que celle de l’être humain soit protégée», le technicien vétérinaire fait savoir qu’il y a des contrôles systématiques au niveau des dibiteries dans le département de Pikine pour s’assurer si elles répondent aux normes établies. D’ailleurs, ces dibiteries sont localisées à partir d’un logiciel construit dans ce sens, informe le vétérinaire qui, s’exprimant sur l’épidémie de grippe aviaire qui s’était signalée à Thiès, a tenu à rassurer «qu’il n’y a plus de danger à consommer de la volaille», parce qu’on a réussi à contenir l’épidémie en abattant les sujets atteints.
Un vendeur à la sauvette estime que la décision prise par le chef de l’Etat de lever l’Etat d’urgence sera une occasion pour ceux qui s’activent dans le commerce de pouvoir combler le gap causé par cette situation de crise. «Je ne peux que me réjouir de la fin de l’Etat d’urgence. Rien qu’avec le réajustement de l’horaire du couvre-feu, j’ai la possibilité de vendre au-delà de 22 heures.»
«Après avoir fait le tour de certains quartiers, je me rends au marché Cambérène pour tenter de capter la clientèle. Pendant le couvre-feu, ce que je gagnais auparavant s’était réduit comme peau de chagrin. Il m’arrive de ne récolter que 1000 francs comme recette journalière. C’est vous dire combien le couvre-feu a impacté notre gagne-pain», renseigne le jeune vendeur à la sauvette, assis près d’une boutique de la cité Nations-Unies, située non loin de Cambérène.