L’arrêté du Gouverneur de la région de Dakar, Alassane Sall, invitant la police et la gendarmerie à redoubler de vigilance face à l’insécurité qui gagne du terrain dans la capitale, à cause de la nouvelle forme de transport en commun initiée par les conducteurs de moto, n’agrée pas ces derniers.Par Amadou MBODJI

– L’interdiction du transport en commun de personnes par moto Jakarta, par le Gouverneur de la région de Dakar, n’agrée pas les conducteurs de ces deux-roues. Si cette interdiction n’a pas encore mis un coup d’arrêt à leur activité, avec des moto-Jakarta qui se faufilent entre les obstacles créés par les travaux du projet Brt, les jeunes conducteurs s’en plaignent. «C’est une mesure qui ne nous arrange pas du tout. Nous souhaitons que notre secteur soit régularisé. C’est ce que nous attendions de notre métier, plutôt que d’être frappé d’interdiction. C’est une décision qui va nous rendre la vie difficile», dit le jeune Abdou­laye attendant l’arrivée d’un client, les yeux rivés sur le guidon de sa moto Jakarta stationnée au niveau du rond-point Case-bi. «Nous ne sommes mus que par notre gagne-pain. Ceux qui interviennent au niveau du rond-point Case-bi, tous les conducteurs de moto-Jakarta, n’ont que le travail comme leitmotiv», avance le jeune conducteur de Jakar­ta.
A quelques mètres de là, se trouve le jeune Pape Faye, un autre conducteur de moto Jakarta. Ce dernier dit avoir appris l’arrêté du Gouverneur de Dakar interdisant le trans­port en commun de personnes par moto Jakarta, hier matin à travers la presse. «J’ai appris l’information à Sud Fm. Si on nous ne permet plus d’exercer notre métier, on ne sait pas ce qu’on ferait à la place. Si on t’interdit de faire une chose, on devrait te permettre de faire autre chose. Cette interdiction devrait être reliée à une mesure d’accompagnement, pour nous permettre de pouvoir gagner notre vie», soutient celui qui plaide pour que le secteur dans lequel il est, «soit régularisé afin que les motos Jakarta soient identifiées sur la base d’un certain nombre de papiers à fournir, en leur exigeant le permis de conduire, la carte grise…». Ce serait le seul moyen, selon ce jeune conducteur, «de séparer la graine de l’ivraie».
Près du rond-point Case-bi, un jeune conducteur à l’accent peul, de souligner que, même s’il est prêt à se plier à la décision du Gouverneur de la région de Dakar, il sollicite un appui pour les conducteurs de moto Jakarta, afin de leur permettre de continuer à exercer leur métier. Face aux difficultés de trouver un emploi dans un contexte de crise, les Jakar­tamen pensent avoir, à travers ces deux-roues, un moyen de subsistance et un gagne-pain pour nourrir leur famille.
ambodji@lequotidien.sn