Par Amadou MBODJI – Directeur technique national du karaté sénégalais, Joseph Sarr juge «très regrettable» que Paris 2024 exclut de ses programmes le karaté pour les prochains Jeux olympiques que la capitale française va accueillir dans trois ans.
L’expert sénégalais de ruminer sa déception par rapport à une telle décision. «C’est une très grande déception. C’est un peu regrettable avec cette première apparition qui n’a pas été du tout un échec. Et attendre après cette première apparition pour tout suspendre, c’est vraiment dommage», a réagi hier le Dtn au bout du fil.
Evoquant les prochains Joj 2026 au Sénégal, Me Sarr trouve quand même une consolation en révélant que «pour le Sénégal, le Cnoss et l’Etat se sont battus pour que le karaté y soit». «On l’aura au moins pour 2026. Maintenant après les Joj de 2026, qu’est-ce qui va se passer ? On ne sait pas encore», s’interroge-t-il. Avant d’attirer l’attention sur le fait que le karaté mérite d’être présent aux Jo, rien que pour les valeurs que la discipline véhicule. «Quand on voit le karaté avec ce que ça véhicule à travers le monde, ce qu’il apporte au niveau éducatif avec le sens de la discipline, on doit l’intégrer. Même si ces mêmes valeurs on les retrouve dans les autres sports. Avec le karaté, la discipline est vraiment intégrée en entrant dans la salle où il y a le respect qu’il faut donner à ses partenaires, à ses adversaires sur le tapis, cette salutation avant le combat, après le combat. Vraiment, s’il faut parler d’une discipline sportive qui développe le respect de l’autre, la rigueur, je pense que le karaté véhicule toutes ces valeurs qui méritent d’être promues aux Jeux olympiques», fait savoir le technicien.
Sur «l’irrévocabilité» de cette décision prise par le Cojo de Paris 2024, Me Sarr garde l’espoir de voir la donne changer pour une réintégration du karaté aux prochains Jo de Paris. «Steven Da Costa et la ministre française des Sports vont reprendre une campagne. Il n’y a rien d’irrévocable, ce sont des ordres, ce sont des intérêts, ce sont des lobbys. Il faut espérer et travailler en ce sens-là. Je pense que c’est possible parce qu’il n’y a rien en tout cas au niveau éthique, sur le plan sportif, au niveau des valeurs qui peut bloquer le karaté. J’ai vu que la ministre française continue de se battre avec le Cojo pour faire changer la donne. On espère encore», se montre optimiste le Directeur technique national (Dtn) de la Fédération sénégalaise de karaté.
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