La condition de la présentation de la carte d’identité biométrique pour s’inscrire sur les listes électorales est une «exclusion des jeunes». C’est la réaction du Congrès de la renaissance démocratique qui accuse le Président Macky Sall de vouloir «favoriser» l’enrôlement de ses partisans.Par Hamath KANE –

L’opposition n’avait toujours pas réagi officiellement à la publication du décret portant révision exceptionnelle des listes électorales. Dans un communiqué, le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) s’est prononcé sur la question. Et c’est pour constater «l’exclusion des jeunes qui constituent l’écrasante majorité de la population du fichier électoral» par la «nécessaire présentation de la carte nationale d’identité pour l’inscription sur les listes électorales et par la trop courte durée de la période de révision des listes électorales». Pour la conférence des leaders de ce regroupement de partis de l’opposition qui s’est réunie mardi en visioconférence, «l’objectif visé est la confiscation du suffrage universel au profit de l’Alliance pour la République et de ses alliés». L’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), La République des valeurs, Tekki, la Ld debout… estiment que le Président Sall a «exclu les primo-votants» et «favorisé l’enrôlement de ses partisans et des bénéficiaires des programmes sociaux et des recrutements népotistes, clientélistes et nébuleux du gouvernement». Pour Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, Pape Sarr, Macky Sall «vient de confirmer son entêtement à produire le chaos dans ce pays avec le projet d’y trouver un contexte favorable qui, pense-t-il, devant lui permettre d’imposer un troisième mandat au Sénégal au moyen de la force et de la répression violente». Le Crd dénonce cette «énième forfaiture» et invite l’opposition à «prendre ses responsabilités» et les jeunes à «défendre leur droit à être inscrits sur les listes électorales».
Par ailleurs, le Crd, qui a «pris acte» de la nomination de trois nouveaux juges au Conseil constitutionnel, attire en outre l’attention de Macky Sall sur la «nécessité de pourvoir aux postes vacants dans les Cours et tribunaux pour assurer une bonne administration de la justice dans notre pays». Ces opposants précisent en particulier les postes importants de Premier président, de Procureur général de Cour d’appel et de Doyen des juges d’instruction à Dakar qui sont vacants depuis des mois.
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