L’ancien secrétaire général de la Ld constate une «marmite qui bout» pour le régime de Macky Sall. Mamadou Ndoye avertit, après l’interdiction de la manifestation de vendredi à la Place de l’Indé­pen­dance, que «la répression ne peut pas arrêter un soulèvement populaire».

Les membres du collectif Noo lank n’ont pu manifester vendredi à la Place de l’Indépendance. Au moins 25 d’entre eux ont été arrêtés avant d’être libérés tard dans la soirée. Invité de l’émission «Objection», Mamadou Ndoye voit déjà, au-delà de cette manifestation, une «marmite qui bout depuis longtemps» et qui «risque d’exploser». «Comme dans d’autres pays, c’est une étincelle qui va apparaître quelque part et les gens ne comprendront pas pourquoi», avertit l’ancien secrétaire de la Ligue démocratique (Ld). Se définissant désormais comme un «accompagnateur d’une jeune génération qui a pris en main ses responsabilités», il avertit Macky Sall et son gouvernement. «La répression ne peut pas arrêter un soulèvement populaire. Ça n’existe nulle part. Pour le moment, on n’a que des indices de soulèvement populaire. Lorsque le Peuple décide de se soulever, aucune répression ne peut l’arrêter. Les expériences ont été claires au Liban, en Irak, au Chili», dit-il.
L’ancien allié de l’Apr estime d’ailleurs que le gouvernement actuel «se réfugie» derrière le régime libéral en disant que c’est l’arrêté Ousmane Ngom. Il s’interroge : «Comment un arrêté ministériel peut, depuis 2012, limiter une loi constitutionnelle ?» Il dit comprendre que l’on prenne un «arrêté spécifique à une situation», mais pas de «façon permanente».
Mamadou Ndoye souligne par ailleurs que pour prouver la sincérité du dialogue politique, le gouvernement devait commencer par assurer l’exercice des droits fondamentaux comme les libertés. Et cela pouvait être en premier l’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom. «Donc pour moi, ce dialogue est un simple jeu politicien qui ne s’attaque pas aux problèmes majeurs du pays.»