«L’Avocat général n’est pas allé au bout de sa logique parce qu’en fait, on voit nettement qu’il est gêné, qu’il est embêté. Logiquement l’Avocat général, en reconnaissant l’obligation qui est faite aux Etats membres de respecter les décisions de la Cedeao, devrait tirer les conséquences logiques de cette adhésion souveraine des Etats membres. C’est-à-dire que le juge de la Cour d’appel devrait ordonner sa libération d’office. Mais seulement, vous le savez mieux que moi, alors que le juge du siège est libre, le Parquet quant à lui est soumis à une hiérarchie, en la personne du ministre de la Justice et du président de la République. Par conséquent, on voit nettement qu’il est embarrassé. Mais il sait, parce que c’est un juriste chevronné qui a plusieurs années d’expérience, que les droits fondamentaux de Khalifa Ababacar Sall ont été violés et que cette décision de la Cedeao s’impose à l’Etat du Sénégal.
Il devait requérir la libération de Khalifa Sall. Mais il ne peut, parce que son rôle de Parquet général l’enferre. Il ne peut pas le dire, parce qu’on le lui a ordonné et il suit les instructions. On lui a donné des ordres. Il faut condamner coûte que coûte parce que Khalifa Sall ne doit pas se présenter aux élections de février 2019. Il faut confirmer rapidement cette décision qui a été prise en première instance. Une décision qui ne repose sur absolument rien du tout et qui a été annihilée par la Cedeao, ainsi que toute la procédure. Toutefois, nous avons de l’espoir mais nous nous gardons de crier déjà victoire parce que nous avons gagné peut-être une manche. C’est qu’on nous a accordé un délai pour pouvoir disposer de l’arrêt de la Cedeao.»
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