L’ambassadeur du Maroc au Sénégal apprécie positivement la décision américaine de reconnaître «la marocanité du Sahara». Son Excellence Taleb Berrada évoque l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla à vocation économique et indique que son pays ne renoncera jamais à la cause palestinienne.

Son Excellence Taleb Berrada affiche la satisfaction. Vingt-quatre heures après sa concrétisation, le nouveau succès diplomatique marocain suscite une appréciation positive chez l’ambassadeur du Maroc au Sénégal. La reconnaissance de la marocanité du Sahara par le Président Donald Trump est fortement saluée par le représentant du Royaume chérifien à Dakar. Et Taleb Berrada, en poursuivant son commentaire de ce fait diplomatique majeur, ne peut s’empêcher de rappeler que le Royaume chérifien «a été le premier pays à avoir reconnu les Etats-Unis en 1777» et que Washington a toujours soutenu Rabat «dans ses démarches concernant le Sahara». «Les Etats-Unis ont toujours soutenu l’option d’autonomie du Maroc pour le Sahara. Ils la qualifient, d’ailleurs, de sérieuse, de crédible et de réaliste», explique le chef de la représentation diplomatique marocaine au Sénégal. L’ambassadeur Berrada tient à préciser que «ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir avec une quelconque négociation de la souveraineté du Maroc sur ce territoire (le Sahara occidental). Le Maroc considère que ce territoire est sous sa souveraineté. C’est ce que les Etats-Unis ont reconnu».
Appréciant la décision américaine d’ouvrir un consulat à Dakhla, Taleb Berrada ajoute que cette représentation aura une vocation économique. Il informe aussi que «16 pays africains et 3 arabes ont ouvert des consulats à Layoune et Dakhla». «Aujourd’hui c’est au tour des Etats-Unis et la mouvance continue», soutient encore M. Berrada. Qui indique que son pays «continue à s’engager pour le processus» de règlement de la question du Sahara. Non sans réaffirmer que l’initiative de l’autonomie «demeure la seule solution à négocier» pour arriver à un «règlement politique de cette question dans le cadre de l’Organisation des Nation unies (Onu)».
Revenant sur l’établissement futur de relations diplomatiques entre le Royaume chérifien et l’Etat hébreu, le plénipotentiaire marocain tient à préciser que cet accord n’est pas «un échange entre la question du Sahara contre la cause palestinienne». «Le Maroc continuera à se battre pour l’existence d’un Etat palestinien. Le Maroc ne renoncera jamais à la cause palestinienne. Il continuera son engagement pour l’établissement d’une paix durable avec la question palestinienne au cœur de cet engagement» qui doit se traduire par l’existence de deux Etats et Al Qods qui va demeurer «un espace ouvert aux trois religions monothéistes», insiste M. Berrada.
Rappelant que Rabat et Tel-Aviv avaient noué des relations via des bureaux de liaison pendant plusieurs années avant d’être interrompues par la 2ème intifada, l’ambassadeur du Royaume chérifien au Sénégal soutient que les relations «ne se sont jamais estompées entre le Maroc et la communauté des Juifs israéliens d’origine marocaine». Il fait état d’un nombre de 700 mille Juifs marocains établis en Israël et d’un nombre non négligeable d’opérateurs économiques issus de cette communauté qui commercent avec leur pays d’origine. «Ils ont leurs maisons, leurs synagogues, leurs cimetières au Maroc et viennent rendre visite à leurs parents marocains. Il n’y a jamais eu d’entrave à leurs activités commerciales, économiques de la part du Maroc», fait savoir Taleb Berrada. Avant de conclure sur une note d’histoire pour rappeler que «le roi Mohamed V avait refusé au régime de Vichy la déportation des Juifs du Maroc. Le souverain avait défendu les Juifs en les considérant comme des citoyens à part entière». «Si vous allez au Maroc, les Juifs pratiquent tranquillement leur religion, ils ont leur propre Tribunal», renseigne-t-il.