Réaction – Réunion de ses ministres de la Défense : L’Ue maintient son engagement militaire au Mali

En réunion à Brest, les ministres européens de la Défense, qui continuent de fustiger la présence de Wagner au Mali, veulent poursuivre, pour le moment, l’engagement militaire européen au Mali et dans le Sahel de façon générale. Ils approuvent les sanctions de la Cedeao à l’encontre de la junte.Par Aliou DIALLO
– Les ministres de la Défense de l’Union européenne (Ue) souhaitent que l’Union reste alignée sur les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre le Mali. En réunion à Brest, ces ministres européens des «27» sont, pour l’heure, pour la poursuite de l’engagement militaire européen, tant au Mali que dans le reste du Sahel. Ils se sont accordés sur le maintien des missions militaires européennes de formation et de conseil aux forces armées et de sécurité maliennes.
Cependant, ils ne digèrent toujours pas la volonté des autorités de la Transition au Mali de déployer des éléments du groupe russe Wagner au Mali. «Malgré tous les avertissements qu’on a faits aux autorités maliennes, nous ne voyons aucun signe de progrès du côté de ces autorités. Nous voulons rester engagés au Mali, nous voulons rester engagés au Sahel (…) Mais cela ne doit pas être à n’importe quel prix», a déclaré Joseph Borrell, chef de la diplomatie européenne, sur Rfi.
Pour sa part, la ministre française des Armées, Florence Parly, estime que la junte dirigée par le Colonel Assimi Goïta doit revenir sur cette volonté de faire une transition de 5 ans. Elle dit : «Cette junte est arrivée (au pouvoir) après deux coups d’Etat. Ce sont les autorités qui sont dans une logique de fuite en avant, pour finalement quoi ? Se maintenir au pouvoir à tout prix. Et cette situation n’est pas acceptable. Il est urgent que la Transition politique soit menée à son terme et pas un terme qui soit fixé dans cinq ans.»
En Sommet extraordinaire à Accra au Ghana, dimanche, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont pris des sanctions supplémentaires lourdes contre le Mali, avec effet immédiat. Ils ont décidé de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a suspendu toutes les transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali. Mais les produits tels que les biens de consommation essentiels, les produits pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du Covid-19, les produits pétroliers et l’électricité ne sont pas concernés par cette mesure. L’organisation sous-régionale a également gelé les avoirs de la République du Mali dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao. En outre, le pays est suspendu de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao (Bidc et Boad). Toutefois, les militaires au pouvoir en Guinée ont refusé toute fermeture de frontière avec le Mali. Depuis la prise de ces décisions, des voix s’élèvent un peu partout pour demander l’abandon des mesures.