REACTIONS

Les initiateurs de la proposition de loi n’ont pas tardé à réagir à la décision prise par les députés. Certains parmi eux ont accordé au journal Le Quotidien, l’essence de leur réflexion sur la question. Il en ressort que pour eux, le combat continue !
Ababacar Mboup, coordonnateur de la plateforme And samm jikko yi, initiatrice de la proposition de loi
«Le Bureau de l’Assemblée nationale a violé la loi»
«Il y a deux éléments pour déclarer irrecevable une proposition de loi. Le premier concerne la conformité avec la loi et cette proposition respecte cette donne : elle est donc conforme à la loi. Deuxièmement, il s’agit de voir si cette proposition de loi a des incidences financières ou non. Ce qui n’est pas le cas. Mais quand on lit le communiqué du Bureau de l’Assemblée nationale, il n’y a pas ces deux éléments. Ensuite, ils se sont prononcés sur l’opportunité. Ils n’ont pas ce droit et donc ils ont violé la loi en outrepassant leurs prérogatives. L’autre élément est qu’ils ont convoqué la posture du président de la République, violant le principe de la séparation des pouvoirs. Je voudrais savoir quelle est la disposition sur laquelle ils se sont appuyés pour rejeter cette proposition de loi ? Chacun a son mot à dire. On va se concerter avec les khalifes généraux, les associations islamiques et les autorités coutumières. On avisera l’opinion. Le combat continue parce que le Bureau de l’Assemblée a violé la loi. C’est écœurant !»
Moustapha Guirassy, député signataire de la proposition de loi
«Les lois votées à l’Assemblée nationale doivent avoir l’aval du colon»
«Je suis profondément déçu de cette décision. Elle est lâche et hypocrite. Un pays où le capital spirituel est le gisement qui le distingue, le caractérise et fait sa fierté ainsi que son histoire ne devrait pas avoir peur de porter une telle proposition de loi. C’est encore la preuve que nos dirigeants sont restés avec des mentalités de colonisé. C’est bien triste. Que les Sénégalais fassent bien la bonne lecture de ce rejet. Il signifie tout simplement que toutes les lois votées à l’Assemblée nationale doivent quelque part avoir l’aval du colon avant d’être mécaniquement votées par la majorité.»
Propos recueillis par B. G. DIOP-bgdiop@lequotidien.sn