Déthié Faye, coordonnateur du pôle des non-alignés «Si c’était l’Administration qui l’avait choisi, on s’y serait opposé fermement»

«Nous rendons grâce à Dieu parce que ça n’a pas été facile. Depuis le 24 novembre, nous sommes en train de nous concerter dans un cadre restreint avec l’Administration. Le 21 novembre, le ministre de l’Intérieur nous avait proposé des termes de référence. Nous avons procédé à leur amendement, mais il y a eu un point d’achoppement : c’est la présidence du cadre de concertation. L’Administration proposait que le cadre soit présidé par la Cena. Le pôle des non-alignés comme du reste le pôle de l’opposition avaient considéré que, compte tenu des multiples critiques qui sont formulées contre la Cena, cette institution n’était pas indiquée pour présider nos travaux pour une question de crédibilité. Aujourd’hui, nous considérons que la Cena a suffisamment montré une image qui ne permet pas qu’on lui fasse confiance pour qu’elle puisse présider les concertations. C’est ainsi que le pôle des non-alignés a proposé l’ambassadeur Saïdou Nourou Bâ qui était déjà dans notre short-list. Par conséquent, sa nomination ne peut que nous donner satisfaction. Si c’était l’Admi­nistration qui avait choisi Saïdou Nourou Bâ, on s’y serait opposé fermement parce qu’on n’aurait pas compris pour quelle raison il a été choisi.»

Ndiawar Paye, plénipotentiaire du pôle de l’opposition 
«Nous avions voulu que le président de la concertation soit nommé par arrêté ministériel»
«Nous avons suivi comme vous l’installation du comité. Le président Saïdou Nourou Bâ a été choisi par le ministre lui-même sur proposition d’une sort-list du pôle de l’opposition et des non-alignés. Il y avait 5 personnalités, c’est lui qui a choisi M. Bâ. Nous avons estimé qu’il a le profil de l’emploi, mais tout de même, nous restons vigilants. Nous allons le juger à l’épreuve, à l’œuvre. Donc, voilà notre position par rapport au démarrage et au président. Nous allons commencer les travaux tout de suite avec le Règlement intérieur, un code de conduite et l’agencement des points de discussions. Véritablement les travaux commenceront à partir de demain parce que c’est un travail que nous avions fait en tant que plénipotentiaires. (….) Nous avons tout de suite demandé la parole, ils nous l’ont refusée. Nous avions voulu que le président de la concertation soit nommé par arrêté ministériel et nous l’avons dit au ministre. Nous avons également demandé que tous les points d’accord et de désaccord soient mis sur la table. Et qu’en cas de désaccord qu’il consulte la classe politique pour aboutir à des consensus forts. C’étaient des préoccupations fortes que nous voulions soumettre à la plénière. Ils ont dit que c’est une cérémonie d’installation. Mais quand même le ministre nous a reçus et a accepté de recevoir nos propositions qu’il va porter devant le président de la République.»
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