Recalé au Conseil exécutif de la Fifa : Me Senghor rate son tir au but

Candidat à un poste au sein du Conseil de la Fifa, Me Augustin Senghor n’a finalement pas été retenu parmi les 6 représentants de la Caf. Le président de la Fédération sénégalaise de football en tire les conséquences, en décidant de démissionner de son poste de 1er vice-président de la Caf. Il a informé de sa décision le président Patrice Motsepe. Par Woury DIALLO –
Me Augustin Senghor ne va pas siéger au sein du Conseil de la Fifa pour les quatre prochaines années. Avec seulement 13 voix, le président de la Fédération sénégalaise de football est arrivé à la 10e place, loin derrière les 6 admis au gouvernement du foot mondial.
Commentant les résultats de ce vote, il déclare : «Je ne suis pas dans le secret des dieux, ni dans la conscience des électeurs. Mais à la compilation des résultats, je vois que les choix se sont portés sur d’autres candidats… La lecture que j’en fais, c’est qu’on est en démocratie. Ce qui nous tenait le plus à cœur, c’était d’aller à des élections quoiqu’il arrive, parce que tous les candidats qui ont décidé de se présenter méritaient d’y aller. Après, la seconde chose, c’est qu’on puisse passer à un vote qui puisse permettre aux suffrages de s’exprimer de la manière la plus claire, la plus transparente possible.»
Le mot d’ordre : «Si Senghor ne passe pas, il n’a rien à perdre, il lui reste deux ans de mandat»
Un vote pourtant dont le déroulement n’a pas été apprécié par le patron du foot sénégalais. «Après, il y a certains constats qu’il y a lieu de faire par rapport à tout cela. En voyant surtout le fil de la proclamation des résultats, ma déduction est que c’est comme si tout était joué d’avance. Certains candidats, pour convaincre les électeurs, avançaient que si Senghor ne passe pas, il n’a rien à perdre, il lui reste deux ans de mandat au Comex. On sait aussi que la veille, le bruit a couru qu’il y aurait une liste déjà établie quelque part, cautionnée par la Fifa, et qui devait s’imposer à tout le monde. Et comme par hasard, c’est cette liste qui est passée. Je ne cherche pas de bouc émissaire. J’ai décidé de participer à des élections, j’ai perdu…»
Du coup, le patron du foot sénégalais entend tirer toutes les conséquences de cet échec. «J’étais en compétition avec d’autres vice-présidents et membres du Comex qui sont passés devant moi. Il y aurait une certaine incohérence et même une illégitimité que je prétende à les diriger. Je considère donc que le poste de 1er vice-président de la Caf ne me revient plus. Vouloir continuer à diriger ceux qui vous ont battu à des élections, c’est manquer de cohérence. J’ai d’ailleurs informé dans ce sens, le président Patrice Motsepe», a-t-il révélé dans un entretien avec l’envoyé spécial de Sud Quotidien.
«Je vais donc rester membre simple du Comex où il me reste deux ans. Je me dédierai pleinement à ma mission de membre simple dans la mesure de mes compétences que je vais continuer à mettre au service du foot africain et mondial.»
«Un appui plus conséquent de l’Etat aurait pu servir, mais…»
Qu’en est-il de ceux qui soutiennent qu’il n’a pas bénéficié concrètement du soutien de l’Etat, contrairement à certains pays ? «Il est vrai qu’un appui plus conséquent de l’Etat aurait pu servir, mais je pense que cela n’a pas été déterminant. Il y a tellement d’urgences dans le pays que je n’ai pas voulu déranger les autorités. Cependant, j’ai beaucoup échangé avec la ministre des Sports. Et c’est l’occasion pour moi de remercier les Sénégalais. J’ai vu et apprécié comment ils se sont mobilisés derrière ma candidature», a-t-il conclu.
A noter qu’en marge de ces assises, Patrice Motsepe, unique candidat à sa propre succession à la présidence de l’instance dirigeante du football africain, a été réélu pour un deuxième mandat qui s’étendra jusqu’en 2029.
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