Les listes de Gueum sa bopp et de Jammi gox yi sont rejetées à l’étape du parrainage. Les deux coalitions accusent la fiabilité du logiciel de contrôle et entendent mener le combat juridique pour obtenir gain de cause.

Le système de parrainage fait ses premières victimes. Recalées dans cette étape tant redoutée, les coalitions Gueum sa bopp et Jammi gox yi, face à la presse hier, ont listé les «incohérences notées sur la non-fiabilité du système». Pour Mamadou Guèye, membre de la coalition dirigée par Bougane Guèye Dany, la première anomalie, c’est que le système ne reconnaît même pas le nom de leur coalition, à savoir Grande coalition Gueum sa bopp. Cette dernière dit avoir déposé des parrains recueillis dans 13 régions, sauf à Kédougou. «Quand on a fait l’intégration des parrains auprès de la machine, l’application nous donne des parrains supplémentaires. A Kédougou, nous n’avons pas déposé de même que dans la diaspora. A notre grande surprise, quand on fait l’intégration des parrains, l’application nous donne des parrains dans ces zones», a contesté M. Guèye.
A titre d’exemples, Gueum sa bopp affirme avoir déposé 5000 parrains pour Kaolack mais l’application leur donne 5005 parrains. En Mauritanie, Côte d’Ivoire, France, Espagne, Guinée-Bissau, Grande Bretagne, Etats-Unis, Gueum sa bopp a des rejets alors qu’elle n’a pas déposé de parrains. «Pour une autre région, l’application nous donne 3 parrains, 10 parrains. Ce qui est bizarre, c’est que quand ils ont sorti le rapport ou le Pv de réception, on constate que nous n’avons pas déposé de parrains pour Kédougou, pour la diaspora mais l’application nous sort des rejets par rapport à ces localités», souligne Mamadou Guèye précisant que sa coalition compte 36 000 rejets pour «autres motifs» et 2000 pour «doublons».
La coalition Jammi gox yi est elle aussi dans la même situation avec 17 000 rejets. Sa tête de liste, Fadel Barro, ainsi que les autres investis comptent déposer une lettre de protestation cet après-midi à 15h au ministère de l’Intérieur. «Nos avocats vont engager la bataille juridique. Ce ne sont pas tous les magistrats qui jouent avec nos institutions. Nous faisons toujours confiance à notre justice», a déclaré l’ancien coordonnateur de Y’en a marre. Pour Fadel Barro, «la violence que Macky Sall tente d’instaurer dans le pays va se retourner contre lui. Pourquoi Macky Sall, depuis qu’il est là, a décidé de choisir ceux qui doivent participer aux élections ?» Raison pour laquelle, Bougane Guèye Dany, leader de la coalition Gueum sa bopp, demande au président de la République de se ressaisir pendant qu’il est encore temps. «Ceux qui ont la conscience citoyenne sont devenus aujourd’hui des problèmes pour les politiciens. On n’est pas du même logiciel. Ils sont dans des manigances», a asséné M. Guèye.