Récompense des femmes journalistes : L’Upf et la Fij créent le Prix Shireen Abu Akleh

Le 12 mai, la Fédération internationale des journalistes (Fij) et l’Union internationale de la presse francophone (Upf) ont décerné, à Paris, le premier Prix Shireen Abu Akleh. Il honore des femmes journalistes engagées, souvent exposées au danger. La lauréate 2025, Antonina Favorskaia, est actuellement emprisonnée à Moscou.Par Christelle AVOM(envoyée spéciale à Paris) –
Dans une salle empreinte d’émotion et de gravité, journalistes, diplomates, parlementaires et proches se sont réunis pour rendre hommage au courage de celles qui, parfois au péril de leur vie, choisissent d’informer. Ce 12 mai 2025 à Paris, le tout premier Prix Shireen Abu Akleh a été décerné à Antonina Favorskaia, journaliste russe détenue pour avoir simplement exercé son métier.
Le prix a été remis à Olga Mikhaylova, l’avocate de Antonina Favorskaia, également connue pour avoir défendu l’opposant russe Alexeï Navalny. C’est le député européen Mounir Satouri qui lui a remis le trophée.
«Ceux qui, comme Shireen, choisissent la voix de l’information au service de la vérité», a déclaré la présidente de l’Upf dans un discours solennel, «prennent des risques pour que nous puissions comprendre».
Elle a salué la mémoire de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, grande reporter d’Al Jazeera, tuée d’une balle à la nuque en mai 2022 alors qu’elle couvrait une opération militaire à Jénine. «Sa mort a bouleversé bien au-delà des frontières. Elle a rappelé, brutalement, que le journalisme est un métier à risques, un métier d’engagement.»
Née à Jérusalem en 1971, Shireen Abu Akleh a passé 25 ans à porter la voix des sans-voix, dans les territoires palestiniens occupés, de Gaza à Ramallah. Elle était devenue une figure emblématique du journalisme arabe. «Une voix qui, pendant un quart de siècle, a porté les récits d’un Peuple et les réalités d’un terrain trop souvent oublié», a souligné la présidente de l’Upf.
Le prix qui porte désormais son nom récompense chaque année une femme journaliste ayant fait preuve d’un courage remarquable, quel que soit son pays, son média ou sa langue de travail. Il entend aussi plaider pour une meilleure protection des journalistes, dans un contexte où les agressions, menaces et meurtres se multiplient.
A travers ce prix, la Fij et l’Upf veulent affirmer une conviction partagée : sans journalistes libres, il ne peut y avoir de démocratie véritable. Et sans femmes journalistes protégées, il ne peut y avoir de presse pleinement indépendante.
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