Il s’agit de la première reconnaissance de culpabilité dans une affaire post-#MeToo. Harvey Weinstein a été reconnu coupable de deux des cinq chefs d’accusation qui pesaient sur lui, lundi 24 février à New York (Etats-Unis). Le jury l’a déclaré coupable d’agression sexuelle – après le témoignage de Mimi Haleyi – et de viol – après les accusations de Jessica Mann. Le producteur de cinéma a été incarcéré à l’issue de ce verdict.

Pas de perpétuité
Harvey Weinstein encourt 25 ans de prison au maximum. En revanche, les jurés n’ont pas retenu le chef d’«agression sexuelle prédatrice», qui lui faisait risquer la perpétuité. Sa peine sera déterminée le 11 mars par le juge James Burke qui a présidé les débats.  Le jury de sept hommes et cinq femmes a rendu son verdict après cinq jours de délibération, et un mois d’un procès ultra-médiatisé. Ils devaient se déterminer sur le témoignage de seulement trois femmes, parmi les plus de 80 femmes qui ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement ou d’agression sexuelle.

Une défense brutale cherchant à discréditer les accusatrices
Tout au long du procès, la défense du producteur avait cherché à discréditer le récit des trois femmes. Les avocats de Harvey Weinstein ont produit une série de courriers électroniques montrant que Mimi Haleyi et Jessica Mann avaient maintenu le contact, de leur propre initiative, avec l’accusé. Elle a par ailleurs argué que les deux plaignantes avaient témoigné par intérêt pour augmenter leurs chances d’obtenir du producteur des dommages et intérêts une fois celui-ci condamné. En réponse au plaidoyer de la défense, le procureur Joan Illuzzi-Orbon et son adjointe Meghan Hast avaient rappelé que les deux accusatrices n’avaient quasiment rien obtenu du magnat d’Hollywood. L’accu­sation a aussi rappelé qu’aucune des deux femmes n’avait attaqué en justice Harvey Weinstein pour obtenir réparation financière et qu’elles n’avaient aucun intérêt à venir témoigner au procès
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