L’appel à la reconstruction du Parti socialiste de l’ancien ministre, Serigne Mbaye Thiam, n’a pas laissé de marbre ses camarades de parti. Niokhobaye Diouf, Secrétaire général de la coordination de Fatick-commune et coordonnateur de l’Ir/Ps, a réagi à cet appel en prônant un changement profond pour remettre à l’endroit leur formation politique. Cette dernière a dirigé le Sénégal pendant des décennies et a perdu le pouvoir au début des années 2000. Par Amadou MBODJI –
La famille politique de Léopold Sédar Senghor n’est pas restée insensible à l’appel de l’ancien ministre, Serigne Mbaye Thiam, à la reconstruction du Parti socialiste. Ce discours a suscité un écho au sein de cette famille socialiste.
Un «mixte générationnel pour une transition sereine» est ce que prône Niokhobaye Diouf, Secrétaire général de la coordination de Fatick-commune et coordonnateur de l’Ir/Ps.
«Verser dans des promesses de gascon ne fera qu’empirer une situation déjà bien triste et pourrait ensevelir les derniers espoirs d’un parti qui va mal», prévient-il.
«Le défi raté du faire ensemble et la barrière de l’oubli de soi», selon lui, «ont fini de déconstruire nos bases par 12 années d’opposition au Pds, et il faut le dire, 12 autres années d’une Coalition «Benno bokk yaakaar» aux effets politiques dévastateurs pour notre parti».
Cet appel de Serigne Mbaye Thiam, au regard de Niokhobaye Diouf, «remet à la surface mémorielle un certain «mémorandum» de l’Iras devenu Ir/Ps, et qui, à son époque, sensibilisait déjà sur l’impérieuse nécessité de mutation profonde de nos modes de fonctionnement».
«C’est dire à quel point il arrive à son heure, oui, parce qu’elle est grave l’heure !», enchaîne M. Diouf, qui parle d’une «anatomie d’un Parti socialiste en déchéance». «Refaire le bilan de notre démarche politique de cette dernière décennie sans pour autant verser dans la redondance», soutient-il, «demeure un exercice péri-lleux», «tant les nombreux manquements ont fait l’objet de critiques aussi pointues que protéiformes».
Poursuivant, Niokhobaye Diouf fait un diagnostic sans complaisance de sa structure politique qui, selon lui, est frappée de «léthargie» et est en déphasage avec ce qui se fait de mieux dans le landerneau politique.
«Seulement, nous ne pouvons nous passer d’accuser la remarquable léthargie de nos instances (dénoncée par le camarade SMT), premier coupable de la décadence politique de notre parti, elle nous a empêchés de constater les grandes mutations de l’environnement sociopolitique et l’exigence persistante d’un jeune électorat en mal de réponses à ses souffrances manifestement indéchiffrables par une certaine classe politique, au premier chef de laquelle nous devons malheureusement compter le Parti socialiste», se montre critique Niokhobaye Diouf. Il revient sur les péripéties d’un choix politique acté, lors des Législatives anticipées de novembre, en parlant «d’erreur de casting» commise par son parti.
«Enfin, l’absurde dans le choix du candidat Amadou Ba, suivi de l’humiliante défaite dont nous avons la responsabilité en partage, après son investiture en grande pompe au sein de nos murs. Quelle faute politique !», regrette le Secrétaire général de la coordination de Fatick-commune et coordonnateur de l’Ir/Ps.
Ce dernier est pour un «mixte générationnel pour une transition sereine».
«Au vu de la taille des chantiers qui s’érigent devant nous, il est évident que nous devrons mettre à l’ouvrage toutes les forces de notre parti, dans leurs diversités. Il est question aujourd’hui de construire des consensus forts, en agrégeant, comme le propose le camarade SMT, à l’expérience des moins jeunes, l’audace et le génie des jeunes. Ce format, par ailleurs, exige d’apporter des réponses factuelles à des préoccupations à peine tues d’un bon nombre de camarades de la jeune garde du parti», certifie-t-il.
«Comment confier dans cette période, aux jeunes et non moins septiques leaders, des gages de partage du maillet décisionnel pour garantir leur efficacité sur le front politique où, il faut le reconnaître, les affrontements sont portés par une sentinelle de plus en plus jeune et aguerrie ?», s’interroge M. Diouf.
Il revient au parti de réfléchir pour trouver la meilleure formule en s’appuyant sur les anciens afin que ces derniers servent de courroie de transmission à la jeune génération.
«Quels espaces concéder aux anciens pour garder leur efficacité et garantir le transfert d’expérience indispensable à toute projection sur les défis à venir ? Quelles passerelles construire entre les différentes structures et sensibilités afin de garder une cohésion à l’épreuve des grands changements nécessaires ?», fait-il remarquer. Une révolution appelle un changement de paradigme, croit dur comme fer M. Diouf. Qui a abordé de nombreux aspects non négligeables pour la reconstruction du Ps
ambodji@lequotidien.sn