Après Sonko, Barth’ est aussi visé par un recours en invalidation de sa candidature à cause de sa supposée inéligibilité à la suite de sa condamnation à 2 ans dont 6 mois ferme dans l’affaire Ndiaga Diouf. Ses partisans restent confiants, en estimant qu’il reste éligible. Par Bocar SAKHO –

On croyait que le délai était épuisé. Finalement, la Coalition And ligey sunu reew/Alsr dont le mandataire est Modou Dièye, a introduit un recours en contestation contre la candidature de Barthélemy Toye Dias, tête de liste de la coalition Samm sa kaddu, au niveau du Conseil constitutionnel dans la journée d’hier. Ils fondent leurs motivations sur les articles L.26, L.57, Lo 157, Lo 169 et L.29 du Code électoral qui soutiennent, entre autres, que sont «électeurs les Sénégalais des deux sexes âgés de 18 ans jouissant leurs droits civils et politiques, et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi». Selon le recours, la condamnation de Barth’ à une peine de 2 ans dont 6 mois de prison ferme est définitive après que son pourvoi en cassation, le 22 décembre 2023, a été rejeté. Cette coalition demande ainsi l’inéligibilité du maire de Dakar et l’invalidation de la liste nationale des titulaires de la Coalition Samm sa kaddu.
Pour sa défense, la coalition montée par les Khalifistes, les Serviteurs, le Prp, l’Arc, entre autres, qui avaient mesuré les risques, a une ligne de défense claire : «Inexistence de procédure de radiation. Aucune décision motivée n’a à ce jour été transmise, aucun juge n’a prononcé de peines complémentaires, le Code électoral de 2021 n’est pas applicable pour des faits qui se sont déroulés une décennie avant (2011). Il y a bien un conflit de lois dans le temps.»

Avant Barth’, Sonko est aussi dans le viseur de Takku Wallu Senegaal, qui a introduit une réclamation contre la candidature du leader de Pastef et a demandé aux 7 «Sages» d’invalider la liste proportionnelle qu’il conduit pour les Législatives anticipées du 17 novembre 2024. En conférence de presse hier, les partisans du Premier ministre ont balayé cette hypothèse en soutenant que leur leader est «électeur et éligible». Selon ses proches, le «sieur Barthélemy Dias, à l’image de la tête de liste de Pastef, reste et demeure éligible. Ousmane Sonko a voté lors de l’élection présidentielle de 2024 suite à une décision de réintégration sur le fichier, après avoir été condamné à une peine de 6 mois avec sursis. Par contre, Barthélemy Dias n’a jamais été assimilé à une quelconque procédure de radiation judiciaire ou administrative. Sa qualité d’électeur n’a jamais été contestée par l’autorité compétente. L’inéligi-bilité du maire de Dakar n’est pas à l’ordre du jour et le recours intenté à son encontre ne peut prospérer et ne se fonder sur aucune base juridique légale».
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