Recours contre sa non-inscription : Karim débouté par le Tribunal d’instance
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Le Tribunal d’instance Hors classe de Dakar s’est déclaré incompétent pour statuer sur le recours de Karim Wade suite au rejet de son inscription sur les listes électorales. La défense annonce un autre recours devant la Cour suprême.
Le Tribunal d’instance Hors classe de Dakar s’est déclaré incompétent pour statuer sur le rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales. Une décision rendue le 21 juillet à la suite du recours introduit par les avocats de l’ancien ministre qui voulaient le rétablissement de leur client sur la liste électorale «conformément aux articles L27, L30, L38 et L45 du code électoral». Dans un communiqué, la défense de M. Wade précise que «c’est cette requête qui vient d’être rejetée». «Les avocats dénoncent avec la plus grande fermeté cette décision scandaleuse qui, au mépris des principes reconnus par tous les Etats de droit, prouve une nouvelle fois l’instrumentalisation de la justice sénégalaise par le pouvoir politique pour empêcher notre client de bénéficier de ses droits civiques et politiques alors qu’il n’en a été privé par aucune juridiction», lit-on dans le document. Mes Madické Niang, Amadou Sall, Ciré Clédor Ly et autres estiment que «cette nouvelle violation vient s’ajouter aux innombrables et graves violations des droits dont M. Karim Wade a été victime devant la justice sénégalaise». Tout de même, ils n’entendent pas capituler puisqu’ils «déposent immédiatement un recours devant la Cour suprême».
Mais, la défense de Wade-fils s’est-elle trompée d’interlocuteur ? Le directeur de la Formation et de la communication de la Direction générale des élections (Dge) avait en tout cas précisé l’autorité compétente pour les inscriptions à l’étranger. «(…) Tout citoyen sénégalais, durant cette période de contentieux, dispose du droit de saisir le président du Tribunal d’instance, ou bien dans son cas (celui de Karim Wade qui s’est inscrit au Koweït), le chef de la représentation diplomatique ou consulaire dont la décision s’imposerait à l’Administration et les voies de recours supplémentaires lui restent ouvertes», avait déclaré Casimir Demba Cissé. Lors d’un atelier de partage avec les journalistes la semaine dernière, la Dge avait déclaré ignorer si Karim Wade avait fait appel de la décision, mais précisait que ce jour était le dernier délai pour son recours. Donc, sur ce coup, une éventuelle saisine de la représentation diplomatique de Koweït ne pourrait prospérer puisqu’il est forclos.
Les services du ministère de l’Intérieur s’étaient fondés sur l’article L31 du Code électoral pour dire que l’ancien ministre ne peut être électeur suite à sa condamnation à 6 ans de prison ferme. Mais les avocats de l’intéressé avaient vite rejeté cet argument et dénoncé une «volonté d’écarter un adversaire» de Macky Sall à la Présidentielle.
hamath@lequotidien.sn