Recrutement de 5 000 enseignants : Des syndicalistes saluent la mesure, mais trouvent le nombre insuffisant

Macky Sall a annoncé samedi le recrutement de 5 000
enseignants du préscolaire au moyen-secondaire. Pour certains syndicats d’enseignants, c’est une mesure à saluer, mais le chiffre annoncé reste insuffisant. Pour Souleymane Diallo du Sels, l’annonce n’a pas été claire et précise. D’après le syndicaliste, le président de la République n’a pas précisé la nature de ce recrutement. «Quand on nous parle de recrutement de 5 000 enseignants, nous restons sur notre faim dans la mesure où il n’a pas parlé de recrutement spécial. S’il avait parlé de recrutement spécial, on aurait compris qu’en plus du quota annuel qui est déjà dans le budget, il y a un recrutement de 5 000 qui viendra s’ajouter à ce qui était déjà prévu», a-t-il déploré. Selon lui, «même si c’est 5 000 enseignants supplémentaires, c’est une bonne chose certes, mais c’est largement insuffisant au regard des besoins du système éducatif». En à croire M. Diallo, «dans toutes les académies, il y a des déficits d’enseignants, du préscolaire au moyen-secondaire». Si pour Souleymane Diallo l’annonce n’a pas précisé la nature de ce recrutement, Saourou Sène, lui, croit que c’est un «recrutement exceptionnel». Selon le secrétaire général du Saemss, «le nombre est insuffisant, mais il vient en appoint au recrutement normal qui a été fait». Convaincu donc que c’est un recrutement spécial, il appelle les autorités à impliquer les acteurs dans le processus pour «identifier les critères par rapport au quota qu’il faudra allouer à l’élémentaire et au moyen-secondaire, identifier objectivement les disciplines qui sont les plus affectées en termes de manque d’enseignants». D’après lui, il s’agit des mathématiques, de l’espagnol, la philosophie. Dans ce quota, M. Sène pense qu’il ne faut pas oublier les «professeurs d’éducation physique qui ont déjà fait leur formation et qui attendent leur recrutement». Selon lui, «l’occasion est offerte pour régler cette question».
Par ailleurs, le secrétaire général du Saemss, syndicat membre du G7, regrette l’absence de la question du respect des accords signés avec les syndicats le 30 avril 2018 dans le discours du chef de l’Etat. «Cette décision n’enlève en rien nos préoccupations par rapport à la reprise de nos activités du monitoring des accords. Nous nous attendions à ce que le chef de l’Etat nous dise un mot sur cette situation», a-t-il déploré.