Environ 200 containers de produits destinés à entrer en contrebande au Sénégal, sont bloqués à la frontière avec la Gambie. Leurs propriétaires, sommés de s’acquitter des taxes douanières, ont renoncé à les faire entrer, parce que n’y trouvant plus leur compte. Les sources douanières qui donnent l’information, affirment qu’une quantité cinq fois plus importante de containers est en rade au Port de Banjul. Tout cela serait la conséquence des mesures drastiques prises par le nouveau Dg de la Douane.
Les récents changements intervenus aux directions du Port autonome de Dakar et de la Douane, semblent avoir commencé à porter des fruits, et de manière remarquable. Des personnes bien informées indiquent que l’une des premières conséquences du retour à l’ordre dans ces services, est le blocage, à la frontière avec la Gambie, de près de 200 containers remplis de marchandises diverses. Ces containers étaient au départ, destinés à être débarqués à Dakar. Cependant, les commanditaires n’étaient pas sûrs de pouvoir échapper à la vigilance des pandores de Dakar Port. De plus, l’engorgement du Port a fait que les délais de déchargement rendaient onéreuses les cargaisons obligées de rester plus longtemps en mer.
C’est ainsi que beaucoup de ces armateurs, pour ne pas avoir à payer des surestaries qui risquaient de peser lourd sur leurs marchandises, avaient dû détourner leurs navires sur les ports de Banjul ou de Nouakchott, et tenté de faire rentrer leurs produits sans s’acquitter des droits de douane.
Pour la plupart, ces containers chargés de sucre, d’huile ou de fer, ne peuvent plus rentrer au Sénégal, car il est demandé à leurs propriétaires de s’acquitter d’importants droits de douane. Des informations proches des services des douanes indiquent que, avant l’entrée en service du nouveau Dg de la Douane, le manque à gagner pour les services de l’Etat du fait de l’entrée frauduleuse des plusieurs cargaisons de fer, de sucre et d’huile, qui entraient en sous-estimation, c’est-à-dire que les propriétaires déclaraient des quantités moins importantes que celles qui entraient en réalité, avait dépassé plus de 100 milliards de francs Cfa, rien que pour la période allant de juillet à septembre passés.
Le tour de vis donné par le Dg Oumar Diallo est en train de conduire à un engorgement du Port de Banjul, qui voit près de 1000 containers en déshérence, abandonnés par leurs propriétaires, qui se rendent compte qu’ils auront toutes les peines du monde à les faire entrer au Sénégal sans s’acquitter des droits. S’ils devaient le faire, leurs produits ne seraient plus compétitifs par rapport à leurs concurrents qui se sont acquittés des droits et taxes légaux.
Cette bouffée d’air pour l’économie s’ajoute à l’effort qu’est en train d’accomplir Babacar Sadikh Bèye au Port de Dakar, pour désengorger les aires de débarquement et permettre au Port de Dakar de retrouver sa fluidité, et ainsi, raccourcir les délais de débarquement et d’embarquement des marchandises. De plus en plus, ce sont plus les notes de satisfaction qui sortent des différents opérateurs économiques, qui notent avec soulagement, la différence entre la situation actuelle du Port et de la Douane, de celles qu’ils avaient connues il n’y a guère longtemps, avant que le Président ne décide de donner un coup de balai au Port et à la Douane.
Tout ce que les opérateurs économiques souhaitent, est que ces services continuent de fonctionner avec la même efficacité et sans passe-droits.
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