Réduction du quantum horaire, détérioration du matériel pédagogique, suspension temporaire des cours : Les impacts des inondations sur l’école

Par ailleurs, dans le cadre de ce travail, la Cosydep s’est penchée sur «l’exposition accrue de nombreuses écoles aux aléas climatiques, en particulier les inondations». D’après elle, «cette vulnérabilité n’est pas seulement environnementale, elle constitue aussi un révélateur brutal des inégalités d’accès à une éducation sécurisée, continue et équitable». Revenant sur le travail effectué, les auteurs du rapport renseignent que «la cartographie, conduite en 2024/2025 dans trois zones prioritaires (région de Dakar, départements de Kaolack et Saint-Louis), documente de façon précise les impacts multiformes de ces inondations sur le fonctionnement scolaire, la qualité des apprentissages et la capacité de résilience du système».
Les enquêtes menées sur ce sujet ont montré que «les conséquences les plus souvent signalées sont : réduction du quantum horaire (58, 7%), détérioration du matériel pédagogique (44, 6%), suspension temporaire des cours (21, 7%), relocalisation des classes ou dédoublements (18%)». De même, «parmi les écoles affectées, 34, 8% signalent une baisse des performances scolaires sur la période considérée». Il est ainsi évoqué «l’instabilité des calendriers, l’absentéisme accru, la fatigue psychologique des élèves et des enseignants, la dégradation du cadre d’apprentissage». Cependant, précisent les auteurs du document, «près de 46% des établissements interrogés n’ont rapporté aucune perturbation significative, illustrant la forte hétérogénéité de situations sur le terrain».
Autre point soulevé, c’est le fait que des écoles deviennent des abris à cause des inondations. Et les auteurs du rapport d’ajouter : «Dans plus d’un cinquième des cas recensés, des écoles ont été occupées temporairement par des populations déplacées à la suite de sinistres. Cela a entraîné : une suspension de la reprise des cours, des dommages sur les infrastructures, des difficultés de réaffectation des salles. Ce phénomène est rapporté notamment à Thiaroye et Guédiawaye dans la région de Dakar, dans certains quartiers côtiers de Saint-Louis, et dans des zones périphériques de Kaolack.»
Partant du constat que «le risque d’inondations dans les établissements scolaires n’est plus un événement marginal ni imprévisible», la Cosydep, dans son document, soutient que «c’est une réalité structurelle, appelant une réponse territorialisée, multisectorielle et durable». De ce fait, indique-t-elle, «face à cette crise de plus en plus banalisée ou ignorée, il devient urgent de repenser notre politique éducative pour qu’elle tienne compte du climat, assure l’égalité entre les territoires et garantisse la continuité des apprentissages».