Recueillir la contribution citoyenne à l’échelle territoriale dans le cadre l’élaboration de l’Agenda national de réforme du service public, c’est le sens des concertations nationales organisées hier par le ministère de la Fonction publique. Lesquelles ont permis de déceler des contraintes liées à la lourdeur des procédures, à la lenteur, à la non-disponibilité de l’information, à l’inaccessibilité. Cette démarche vise à mettre les populations au centre de la Fonction publique pour mieux gérer la gouvernance des affaires publiques.Par Justin GOMIS –

 Après le lancement des concertations nationales pour la réforme du service public, le ministère de la Fonction publique n’a pas mis trop de temps pour essayer de trouver des solutions aux difficultés que rencontre l’Administration sénégalaise. Ainsi, dans le cadre l’élaboration de l’Agenda national de la réforme du service public, il a organisé, hier à Dakar, des concertations régionales sur le service public autour du Gouverneur de la région, bouclant ainsi les concertations commencées depuis le 23 janvier dans toutes les régions du Sénégal pour discuter, échanger, dialoguer et écouter les populations.

Cette rencontre, qui a réuni des citoyens issus de divers milieux professionnels, a pour objectif «de recueillir leurs contributions à l’échelle territoriale, d’impliquer les acteurs locaux, y compris les citoyens, les élus, les représentants des administrations, les associations, les entreprises et les partenaires au développement dans un dialogue co-constructif sur les besoins et les attentes liés au service public». C’est ainsi qu’après une matinée, ces échanges ont permis de relever les problèmes qui gangrènent la Fonction publique.

D’après Digou Yala Mathilde Sadio, adjointe au Gouverneur chargée du développement à Dakar, il y a beaucoup de contraintes auxquelles les populations sont confrontées à la Direction de la Fonction publique. «Elles sont liées à la lourdeur des procédures, à la lenteur, à la non-disponibilité de l’information, à l’accessibilité et à l’accueil», souligne-t-elle. Selon elle, le service public sénégalais n’est évidemment pas parfait. «Il y a à parfaire parce que les difficultés ne sont pas forcément liées. Elles peuvent être liées aux problèmes de moyens et de ressources humaines», dit-elle.

En fait, le but recherché, à travers cette démarche, est de remettre l’usager au centre du service public. «Aujourd’hui, l’usager est devenu un client. Donc, il nous faut développer des mécanismes qui nous permettent de prendre en charge efficacement les besoins des populations.

Cela peut passer par la digitalisation, par la simplification des procédures, cela par l’amélioration des politiques d’accueil, l’amélioration des politiques de qualité, le développement des politiques de qualité tout au long des chaînes, à tous les niveaux de management, afin en toute chose, l’activité du service public soit tournée vers l’usager», ajoute-t-elle.

Ces concertations nationales sont couronnées de succès. «Je peux dire que les objectifs visés ont été atteints. Les populations ont répondu à l’appel. Elles ont fait des contributions riches. Les politiques publiques mettent aujourd’hui au cœur de l’action publique les populations. Et aujourd’hui, nous voulons réformer par les citoyens pour les citoyens. Sous ce rapport, les citoyens ont adhéré aux concertations. On a vraiment écouté leurs propositions. Elles ont donné des propositions. Nous espérons que ces propositions permettront d’avoir une Administration réconciliée avec l’usager. Une Administration capable de faire face aux besoins des citoyens que ce soit les défis économiques, que ce soit les défis environnementaux», se réjouit Mamadou Abdoulaye Touré, directeur de la Transformation du secteur public, maître d’œuvre de l’activité. Néanmoins, après avoir discuté avec les populations et identifier les bonnes pratiques qui ont réussi dans le cadre des réformes du service public, le gouvernement ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Nous allons enchaîner après avec l’étape des concertations thématiques qui vont avoir comme socle la participation citoyenne dans les régions et pouvoir approfondir davantage suivant des thèmes et prendre des actions pour avoir une Administration performante», annonce-t-il.
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