La Coalition nationale «Publiez ce que vous payez» (Pcqvp-Sénégal) a organisé hier des consultations pour mobiliser les contributions des acteurs de la Société civile qui pourraient alimenter la réforme des codes minier, pétrolier et gazier. «En tant que coalition, en tant que relais et acteurs engagés pour la transparence et la justice sociale, nous avons estimé de notre devoir d’organiser des consultations plus larges, afin que toutes les sensibilités, toutes les expertises, toutes les voix puissent s’exprimer. Car nous sommes convaincus que les codes minier, pétrolier et gazier doivent refléter la volonté du Peuple, répondre aux préoccupations des communautés impactées, des territoires, des collectivités, et intégrer les aspirations légitimes des citoyens», indique le président de Pcqvp-Sénégal, Dr Pape Fara Diallo.

Pour rappel, l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère de l’énergie, du pétrole et des mines (Mepm), a engagé un processus de révision de son cadre juridique dans les secteurs minier, pétrolier et gazier. Des consultations ont été initiées par le Mepm et le Ges-Petrogaz du 5 au 7 août 2025. «La Société civile y était représentée, mais pas dans sa totalité. Et c’est précisément ce constat qui nous a interpellés», déclare Dr Diallo. Le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie) salue «la démarche de Pcqvp et de ses partenaires» qui, selon son président, «vient combler cette lacune en élargissant la discussion, en renforçant l’inclusivité et en garantissant un processus conforme aux standards internationaux». Thialy Faye note que «la gouvernance des ressources naturelles n’est pas seulement l’affaire de l’Etat ou du secteur privé. Elle nous engage tous…».

La Coalition Pcqvp considère que la participation de la Société civile dans toute sa diversité est essentielle pour garantir «un processus participatif et inclusif, aux standards internationaux d’élaboration et/ou de révision du cadre politique et juridique de gouvernance publique». La finalité de cette mobilisation est ainsi de favoriser un processus participatif et inclusif. Et si l’on se fie aux propos du Conseiller technique sur les questions minières du Mepm, les recommandations de la Société civile seront les bienvenues. En effet, annonce Dr Ousmane Cissé, «nous voulons des codes forgés par le dialogue national, nourris par les contributions de nos citoyens et alignés sur notre vision de développement durable. Le gouvernement du Sénégal réaffirme sa volonté de bâtir une gouvernance extractive fondée sur la transparence, la redevabilité et l’inclusion. Nous voulons que chaque citoyen, chaque communauté, puisse voir dans l’exploitation des ressources naturelles une opportunité de développement et non une source de marginalisation. Nous voulons également que nos codes reflètent les exigences de la justice sociale, de la protection de l’environnement et du respect des droits humains. C’est dans cet esprit que nous accueillons vos contributions avec ouverture et considération».

Pour lui, ces consultations constituent une étape cruciale. Les recommandations qui seront formulées ne sont pas de simples notes techniques. Elles sont des «pierres posées dans l’édifice de notre souveraineté et de notre démocratie». «Nous attendons de vos travaux des propositions concrètes, structurées par thématiques, qui enrichiront les réflexions du ministère et des instances de régulation», a conclu l’ancien Directeur général de la Société des mines du Sénégal (Somisen) sous le régime de Macky Sall.
Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn