Le chef de l’Etat confie ce gros chantier à l’Apix dirigée par Mountaga Sy. Ce dernier a indiqué que le pays reste attractif malgré la pandémie.

«Quand on fait des réformes, il faut pouvoir affronter le brouhaha qui ne peut pas manquer.» Macky Sall a identifié l’un des goulots d’étranglement dans la mise en œuvre des politiques publiques : les réformes. «On perd trop de temps dans les réformes. On a peur de supprimer des postes. Il faut aller vers cela en gardant la spécificité de chaque entité», a dit le chef de l’Etat. Il a mis en garde ses ministres qui rechignent à aller à l’encontre de sa directive. «Il faut faire des réformes. Moi j’assume. Que les ministres qui ne veulent pas assumer me le disent très clairement. Je suis le premier responsable. Donc allez-y et faites le boulot ! Il faut que les choses bougent. Il faut que les réformes soient achevées. C’est là où le bât blesse», souligne le Président Sall. Avant de conclure : «On ne fait pas de réforme, il n’y a pas d’argent. On ne peut pas mettre autant de milliards dans un secteur sans aucune réponse. Je le dis tout haut : réforme-argent, pas de réforme-pas d’argent !»

Les 16 chantiers de Mountaga Sy
Les réformes concernent également l’attractivité de l’environnement économique. Mais sur ce point, le message avait déjà été bien saisi par l’Apix et son Directeur Mountaga Sy, et le président Macky Sall n’a pas manqué de le relever. C’est d’ailleurs Mountaga Sy qui avait présenté les projets du Pap2A, et les seize chantiers des réformes qu’ils induisent. Le Dg de l’Apix a indiqué que ces réformes englobent quasiment tous les secteurs de l’activité économique. Déjà, les réformes entamées ont commencé à porter des fruits si l’on en croit les références citées. Ainsi, une étude du cabinet Deloitte, réalisée en pleine période de pandémie du Covid-19, dans le cadre de l’Africa Ceo Survey, a placé le Sénégal parmi les 3 pays africains les plus attractifs pour les investisseurs, notamment américains. Le pays de la Teranga côtoie le Kenya et le Ghana. Ces trois champions dament le pion à de grosses cylindrées économiques comme l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, l’Ethiopie ou la Côte d’Ivoire.
En dehors des réformes qu’a soulignées Mountaga Sy, l’un des éléments déterminants de ce classement a été la gestion du Covid-19 par le pays, qui a permis au Sénégal d’être porté au second rang sur 34 pays dans le monde, bien loin devant des superpuissances tels les Etats-Unis, la France ou la Russie et la Chine. Ces performances permettent au pays, malgré la situation difficile, de compter un peu plus de 80 projets d’investissement, tels qu’enregistrés par l’Apix. Mais cela demande également des réformes, pour concrétiser lesdits projets. D’où sans doute la sortie du chef de l’Etat, telle que rapportée ci-haut.