Le directeur de l’hôpital Magatte Lô de Linguère avait annoncé sa démission mardi, suite au drame survenu au Service néonatalogie de cette structure. Mais si l’on en croit le ministre de la Santé, il a été plutôt relevé. Abdoulaye Diouf Sarr informe que tous les acteurs ont été mis à la disposition de l’enquête.Par Dieynaba KANE

– Le directeur de l’hôpital Ma­gatte Lô de Linguère n’a pas démissionné, mais plutôt relevé de ses fonctions. C’est ce qu’a fait savoir hier le ministre de la Santé et de l’action sociale. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, après avoir noté des négligences au Service de néonatalogie ayant conduit à l’incendie qui a coûté la vie à 6 nouveau-nés, il a été décidé «tout de suite de relever le directeur de l’hôpital et de demander à ce que tout le personnel du Service néonatalogie qui était en service se mette à la disposition de l’enquête à travers la région médicale». Le ministre assure que l’enquête sur le fond va se poursuivre. Ainsi, renseigne-t-il, «tous les acteurs ont été mis à la disposition de l’enquête pour qu’à la fin on puisse tirer les conclusions».

Sanctions à l’encontre des médecins ayant refusé de rejoindre leur poste
Abdoulaye Diouf Sarr, qui s’exprimait lors de la Revue annuelle conjointe de son département, s’est également prononcé sur l’affectation des médecins dans les zones dites difficiles. Revenant sur la situation à Kolda où les gynécologues affectés n’ont pas rejoint leur poste, le ministre de la Santé informe que ces derniers «verront une procédure non seulement de remboursement des frais de spécialisation se posait à leur niveau, mais aussi une procédure administrative adaptée à leur refus de ne pas prendre service au niveau de Kolda». Et M. Diouf Sarr de donner les bases légales d’une telle mesure : «Les spécialistes qui se forment ont signé non seulement un engagement de servir le service public. Quand on est dans le service public, on répond à l’affection de l’employeur qui est l’Etat. C’est à ce niveau-là qu’il faut, avec responsabilité et objectivité, poser les problèmes. Quand un spécialiste est affecté dans une région, quelle qu’elle soit, il doit prendre service. C’est cela l’équité territoriale et l’égalité devant le service public, c’est aussi la responsabilité du fonctionnaire.» Ne voulant pas jeter l’opprobre sur tous les membres de ce corps, le ministre de la Santé estime que «les médecins en général sont des gens extrêmement responsables, consciencieux du développement national et engagés pour prendre en charge les préoccupations des populations». Ce qui lui fait dire que «ces cas-là sont isolés». «Globalement, il y a un engagement à servir dans toute l’étendue du territoire», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministre est revenu sur les efforts consentis pour relever le plateau médical. Dans les réalisations surtout en cette période de Covid-19, il a été noté «le Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann». Considérant ce qui a été fait de remarquable, il soutient qu’avec une vingtaine de lits au début de la pandémie, «nous avons aujourd’hui des capacités énormes qui peuvent nous permettre de prendre en charge un nombre important de malades». «Grâce à notre capacité et flexibilité à nous adapter rapidement en investissement, nous avons mis en place beaucoup de centres de traitement des épidémies. Nous avons acheté plus de 10 scanners dans la période. Nous avons mis en place beaucoup d’unités de dialyse mobiles. De 19 centres de dialyse, nous sommes passés à 25 et nous pouvons effectuer la dialyse sur toute l’étendue du territoire», a-t-il fait savoir. En outre, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé la livraison de «4 hôpitaux en même temps». Malgré ces efforts, le ministre de la Santé est conscient qu’il «reste encore des choses à faire». A l’en croire, «c’est pourquoi le chef de l’Etat a demandé de réfléchir sur un plan d’investissement 2020-2024, mais qui sera assorti de réformes».
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