Refus du survol de l’espace aérien malien : L’Allemagne suspend «jusqu’à nouvel ordre» ses opération militaires

Après sa décision, au mois de mai dernier, de suspendre la formation de l’Armée malienne, l’Allemagne a décidé hier, jusqu’à nouvel ordre, de ne plus mener des opérations de reconnaissance et des vols de transport par hélicoptère dans le cadre de la mission de l’Onu au Mali. Le refus par Bamako du survol de son espace aérien est à la base de cette nouvelle décision de Berlin.
Les rapports sont difficiles, ces derniers temps, entre Bamako et Berlin. En cause, la décision prise par les autorités de Transition au Mali à l’encontre de l’Allemagne. Le Mali a en effet décidé de refuser le survol de son espace aérien par un avion allemand qui transportait environ 75 soldats de l’Onu. L’appareil en question devait notamment rallier le Niger en traversant le Mali et s’est finalement, informe-t-on, dirigé vers l’Espagne.
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense s’est voulu on ne peut plus clair dans ses explications. Ainsi, ce dernier a déclaré : «Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui qui devait assurer une rotation de personnel. En conséquence, nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère.»
Entre le Mali et l’Allemagne, on n’en est pas au premier incident. Au mois de mai dernier, le gouvernement allemand avait décidé en effet de la suspension de la formation de l’Armée malienne, à cause du durcissement de ton de ce pays envers l’opération française Barkhane et ses alliés de Takuba. Au-delà de l’Allemagne, les relations entre le Mali et la Minusma ne sont plus au beau fixe. Le dossier des 49 soldats ivoiriens interpellés à l’aéroport de Bamako, le 10 juillet dernier, en est à l’origine. Ces derniers, qui avaient débarqué à bord de deux avions dont l’un transportait des armements et munitions de guerre, à Bamako, sont accusés d’être des mercenaires par les autorités maliennes qui les maintiennent toujours en détention. Cet incident a coûté son poste au porte-parole de l’Onu, Olivier Salgado, à qui les autorités maliennes avaient fixé un ultimatum, au milieu du mois de juillet, pour quitter leur pays.