L’Arp fera tout pour vulgariser la règlementation pharmaceutique qui réprime l’utilisation des produits factices et néfastes à la santé. Elle ne peut donc que se féliciter de voir les premiers effets de cette répression tomber, dans le cadre des suppositoires pour lesquels des arrestations sont intervenues.Par Cheikh CAMARA – 

Un atelier de vulgarisation de la nouvelle règlementation pharmaceutique qui encadre la circulation des médicaments et autres produits de santé au Sénégal, s’est tenu à Thiès du 3 au 7 février 2025. La rencontre a réuni des dizaines de pharmaciens, élus locaux, acteurs communautaires et prestataires. Revenant sur le volet inspectorat de l’Agence sénégalaise de règlementation pharmaceutique, Dr Alioune Ibnou Abou Talib Diouf, directeur de l’Agence sénégalaise de la réglementation pharmaceutique (Arp), a indiqué : «Les inspecteurs assermentés de l’Arp interviennent sur tout le territoire national afin de réprimer tout ce qui est trafic illicite dans le domaine pharmaceutique, en relation avec les forces de police, ainsi que le Haut-commandement de la gendarmerie. Ils nous prêtent main forte dans le cadre de nos missions. Aussi, il y a la Justice sénégalaise qui a commencé à s’imprégner de nos lois, nos règlements, et qui connaît comment faire, et rendre la Justice.»

Le Directeur général de l’Arp a poursuivi : «Nous avons à cœur, avec le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de mettre sur pied le «Référentiel 2050» qui précise deux points essentiels pour le secteur pharmaceutique. A savoir, d’une part, la souveraineté pharmaceutique sur tout le territoire national, qui implique que nous puissions intervenir pour voir si nos lois et règlements sont respectés, et de l’autre, la relance industrielle de la production de médicaments sur le territoire sénégalais.»

Le haut fonctionnaire s’est félicité, dans le cadre de la répression du trafic des médicaments, que «l’affaire des boulettes ait abouti à une condamnation ferme, et nous sommes très heureux de l’apprendre, car cela pourrait dissuader d’autres à se lancer dans des entreprises illicites ou périlleuses». Il parlait, bien entendu, de l’affaire qui a défrayé la chronique, sur la commercialisation de produits censés faire gonfler le postérieur des femmes qui les prennent. Ces produits, manifestement factices, ont conduit à de graves problèmes de santé pour les personnes qui les ont utilisés. Les commerçantes ont fini par être arrêtées et jugées.

Dr Diouf s’est félicité que l’atelier de Thiès ait permis l’imprégnation de nouvelles lois qui encadrent les volontés des plus hautes autorités, tout en permettant de vulgariser les notions, les concepts, la compréhension et l’attention sur l’inspection pharmaceutique, qui est la partie qui veille sur les entorses au règlement et comment les prévenir ou les punir. Dr Diouf rappelle que le Sénégal s’est inscrit dans un processus irréversible de renforcement de son cadre juridique et institutionnel pour rendre son système de règlementation pharmaceutique efficace, efficient et résilient.

Le Dg de l’Arp se dit convaincu que le grand bond du secteur pharmaceutique, matérialisé par huit (8) innovations majeures, va impacter positivement la gouvernance de l’offre et de la demande des médicaments et autres produits de santé, et par ricochet la gouvernance sanitaire. Cependant, considère-t-il, pour réussir ce pari, il est nécessaire d’appliquer la nouvelle règlementation dans toute sa rigueur afin de relever le défi de l’accessibilité financière et géographique des médicaments de qualité et faire face au trafic des Produits de qualité inférieure ou falsifiés (Pqif) qui est devenu un véritable fléau et un problème de santé publique.
Correspondant