Régularisation de la circulation des deux-roues : Les «Jakartamen» demandent à l’Etat de revenir sur la mesure

Les conducteurs de Jakarta demandent à l’Etat de revenir sur la mesure de formaliser et de contrôler leur activité. «Cela ne nous arrange pas. On nous demande 28 mille francs pour l’immatriculation. Cette somme c’est pour la plaque et la carte grise. On nous demande une assurance qui tourne autour de 39 mille pour l’année. On nous demande aussi de légaliser un papier dont 90% parmi nous ne détiennent pas. C’est la pièce d’identité de l’importateur, le concessionnaire qui a importé la moto. Cela pose problème», a expliqué hier leur président Ansoumana Badji.
Pour manifester leur désaccord, des conducteurs de moto Jakarta ont investi la rue. Leur mouvement, qui a débuté au quartier de Lindiane, a été spontané, mais très suivi. Ils ont investi d’abord les locaux du Service des mines, ensuite le rond-point Aline Sitoé Diatta, avant d’investir les rues. Selon le président de l’Association des conducteurs de Jakarta de Ziguinchor, par ailleurs président de l’Union nationale des moto-taxis du Sénégal, la mesure de l’Etat va à l’encontre de leurs intérêts. «Les jeunes ont créé leur propre emploi en achetant leurs motos. Si l’Etat veut les aider, il doit d’abord les écouter, les orienter, prendre en compte toutes leurs aspirations pour prendre la bonne décision», estime M. Badji.
Selon ses camarades, l’Etat ne les a pas associés aux concertations qui ont abouti à la mesure. «Les tiak-tiak de Dakar ne sont pas les Jakartamen des régions. Si vous appelez les gens de Dakar pour décider pour les autres régions, nous ne sommes pas d’accord», rejettent-ils. Aussi, les manifestants dénoncent le délai de trois mois pour se conformer. «Le délai est court. Trois mois pour 367 mille Jakarta, c’est impossible», estiment-ils. Toutefois, ils restent disposés à renégocier la mesure.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn