Réinstallation des villages déplacés de Djibanar
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Les habitants de la commune de Djibanar ne remercieront jamais assez le Général Souleymane Kandé qui avait en 2021 dirigé la campagne de démantèlement des bases des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), à cheval entre les communes de Kaour et de Djibanar. La zone pacifiée, plusieurs villages, qui s’étaient déplacés ou qui avaient été rayés de la carte, sont en repeuplement. Avec l’appui d’Ong, Ibou Diallo Sadio, maire de Djibanar : «Avant le ratissage de 2021, sur les 29 villages de la commune, seuls 6 étaient réellement en place. Les 23 autres ont disparu, se sont fondus dans d’autres ou ont entièrement migré vers d’autres cieux moins agités. Mais depuis 2 ans, nous assistons à la réinstallation progressive de plusieurs villages. Aujourd’hui, la commune peut compter 13 villages. Donc 7 se sont réinstallés.» L’édile de cette commune martyre de les citer ainsi que leurs bienfaiteurs : «Avec l’Ong Shelter for life, on a mis en place un programme de retour des populations. Le village d’Adéananding, qui était vide, est retourné avec aujourd’hui 30 concessions, Handicap International est en train de construire 2 salles de classe qu’il va équiper entièrement. Une vie normale reprend là-bas. Le village de Sinker bafata est retourné avec une vingtaine de concessions. Cette année, on a eu la reconstruction des villages de Bindaba mancagne, Bindaba peulh et Bindaba manjack. Le village de Bantancountou a fait un grand retour avec plus de 20 concessions, 20 bâtiments construits.» Ce n’est pas tout. «Il y a Akintou et Sifasoutoung qui se sont tous réinstallés dans leurs anciens sites. Certaines personnes ont accepté de quitter la Guinée-Bissau, mais ont préféré s’installer dans d’autres villages comme Djibanar, Bafata ou Kloniya, qui s’agrandissent du coup.»
Seulement, pour un retour massif de citoyens de la zone dans leurs villages d’origine, il faut reprendre les opérations de déminage. Car, selon l’édile de Djibanar : «En 2018, Handicap International, qui avait entamé une campagne de déminage dans la zone, avait été stoppée par les bases rebelles de Sikoung.»
Aujourd’hui, l’Armée, pour sécuriser les populations, a bouclé les zones qui sont infestées de mines antipersonnel. Les mines antipersonnel, un frein à un repeuplement total de la commune de Djibanar en cela qu’elles empêchent l’accès aux champs et aux plantations d’arbres fruitiers, seules sources de revenus dans ces contrées du Balantacounda, coincées entre la Guinée-Bissau au Sud, le fleuve Gambie au Nord, le département de Ziguinchor à l’Ouest et celui de Kolda à l’Est.