Le Président du Groupe parlementaire de la majorité est catégoriquedans son rejet et celui de sa coalition, de la proposition de loi visant à criminaliser l’homosexualité. Au cours d’un meeting politique à MerinaDakhar, dans la région de Thiès, Aymerou Gningue n’a pas été tendre àl’égard de ses collègues députés initiateurs du dit texte de loi. Pour lui,ces gens ont des visées politiques, car la législation actuelle est suffisamment claire. Il les accuse en plus de se laisser instrumentaliser par desorganisations soi-disant de la société civile.Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)

– Le président du groupe parlementaire Bby est catégorique sur la proposition de
loi portant criminalisation de l’homosexualité. «On est en train d’enfoncer des portes qui sont déjà ouvertes», a soutenu Aymérou Gningue ce week-end, en marge d’un meeting politique à Mérina Dakhar. Le député argumente : «L’article 319 du Code pénal du Sénégal condamne déjà tous les actes contrenature. Et la condamnation, c’est de 1 à 5 ans de prison, et une amende allant de 100
mille francs à 1,5 million de F Cfa.» En clair, «la loi existe déjà». Et donc : «Le Sénégal doit avoir d’autres priorités, notamment l’éducation et l’encadrement de sa jeunesse, aussi bien sur le plan moral que comportemental.»

En plus de cette loi du Code pénal, poursuit le député de la majorité présidentielle, «nous travaillons sereinement avec les chefs religieux de ce pays, depuis l’existence du Code pénal en 1966 jusqu’à maintenant». Mieux, enchaîne-t-il : «La position très ferme du président de la République sur cette question. Il a affirmé devant le Président de la première puissance mondiale, que l’homosexualité n’est pas et ne sera pas reconnue dans notre pays, tant qu’il sera à la tête du Sénégal, car cela est en porte-à-faux avec notre religion, nos valeurs et notre culture. Le Sénégal est un pays profondément religieux et
c’est sur cette base-là que nous allons travailler.»

Au-delà, le député-maire de Mérina Dakhar n’a pas apprécié que cette  proposition de loi soit initiée par l’organisation «And samm jikko yi», qui
lutte pour la préservation des valeurs culturelles et religieuses. «C’est une première entorse à la démarche», déclare-t-il. «L’initiative est née de groupes de pression, qui se sont ligués à des députés. Ce sont des organisations qui n’appartiennent pas au Parlement.» Or, «le député, son rôle c’est d’abord de
représentation, mais il est aussi la personne habilitée à voter les lois. Donc quand que certains s’autoproclament comme étant les censeurs.» En somme, a-t-il tenu à préciser : «Je ne suis pas en train de dire quelle sera l’issue de cette proposition de loi, qui est déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale. Elle sera étudiée et rigoureusement dans les procédures, et l’Assemblée nationale avisera de la position qui est prise.»
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