C’est pourtant fort de cette concentration d’usines sur leur terroir que les habitants de la zone avaient entamé depuis sept ans le combat pour une communalisation intégrale. Composé des habitants de Kounoune, Kounoune Ngalap, Keur Ndiaye Lô, Keur Daouda Sarr et près d’une vingtaine de cités environnantes, un collectif pour la communalisation avait été mis en place pour porter l’affaire. «Plus de Bambilor, jamais de Sangalkam» était leur slogan dans cette lutte. Malheureusement, le combat n’a pas été sanctionné d’un écho favorable, d’après les termes du rapport de présentation du projet de redécoupage. «Il faut noter que la demande d’érection en commune des villages supra cités n’a pu connaître de suite favorable compte tenu de la décision de l’autorité de ne pas créer de nouvelles communes, mais plutôt de corriger les disparités spatiales», a éclairé le document. Une décision contre laquelle le collectif compte bien se bat­tre. «Nous sommes prêts à battre le macadam pour protester contre cette décision inique, discriminatoire qui n’arrange qu’une seule personne et pas la masse. Pourquoi prendre 5 villages avec plus de 25 mille âmes et les rattacher à 3 villages qui ne représentent même pas le quart de notre population ? Cette mesure ne s’inscrit dans aucune rationalité objective», s’est indigné Ibrahima Ndoye, secrétaire général dudit collectif.
 
Des conseillers de la zone s’opposent  
Même s’il a concédé la nécessité du redécoupage, le con­seiller municipal Oussey­nou Diallo, membre de l’Apr, n’approuve pas le format proposé dans le rapport. «La volonté qui a été depuis longtemps manifestée, c’était de corriger les incohérences. Tout le monde sait qu’il y a une incongruité territoriale suite au découpage de 2011. Vous avez cinq villages d’un côté qui sont rattachés à Bambilor. Or entre Bambilor et ces villages, il y a la commune de Sangal­kam. Géographi­que­ment, c’était une incohérence, administrativement aussi c’en était une parce que c’était en porte-à-faux avec l’esprit de l’Acte 3 de la décentralisation», a expliqué M. Diallo, habitant Kounoune Ngalap. «La communauté des cinq villages s’était rassemblée et avait émis, sur la base d’un argumentaire bien construit, le désir d’être érigé en collectivité territoriale de plein exercice parce qu’il fallait corriger cette incohérence. Malheu­reuse­ment, nous nous sommes heurtés à une opposition et à des avis contraires du maire de la commune de Sangalkam et celui de Bambilor», a rappelé le responsable politique. «Les populations sont catégoriques et fermes : tout ce qui se fait pour elles et sans elles se fait contre elles», a-t-il noté.