La requête des avocats de Ousmane Sonko, pour faire annuler la décision de la Direction générale des élections (Dge) de ne pas remettre à son mandataire, Ayib Daffé, les fiches de parrainage, a été rejetée par le juge des référés de la Cour suprême. Ce dernier, après avoir jugé recevable, sur la forme, a rejeté, dans le fond, celle-ci, en estimant que les conseils du leader de l’ex-parti Pastef n’ont pas apporté suffisamment d’arguments qui attestent de l’illégalité de la décision de la Direction générale des élections.Par Mamadou T. DIATTA –

Le parti dissous, Pastef, va se résoudre à se chercher un ou des candidats de substitution à son leader, Ousmane Sonko. La raison, le recours de ce dernier via ses avocats auprès de la Cour suprême, après le refus de la Direction générale des élections (Dge) de lui remettre les fiches de collecte des parrainages, a été rejeté par le juge de la Chambre administrative de la plus haute juridiction du pays. Le retrait de fiches de parrainage par Birame Soulèye Diop, Bassirou Diomaye Faye et Guy Marius Sagna montre que l’ex-parti Pastef se préparait activement à la décision de Justice rendue hier sur la Corniche-ouest. Hier, le juge des référés, après avoir estimé que, sur la forme, la requête des conseils du leader du parti dissous Pastef est recevable, a décidé de la rejeter dans le fond. Même si le magistrat avait estimé que la loi permet de statuer, même en l’absence de compétence.

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Evoquant toujours le fond en rendant sa décision, le juge des référés est d’avis que les conseils de Ousmane Sonko n’ont pas produit à suffisance les éléments qui attestent de l’illégalité de la décision de la Dge. Me Ciré Clédor Ly, un des avocats de Sonko, a dénoncé la rupture de l’égalité dans le traitement des candidats à la candidature et parle d’élection présidentielle du 25 février qui est «compromise». «La Dge n’est rien d’autre qu’un délégataire des pouvoirs publics, avec des prérogatives bien définies. Parmi celles-ci, la remise des fiches de parrainage. Elle ne peut que remettre ces fiches. Dès qu’elle outrepasse cette prérogative pour dire à tel : «vous n’êtes pas candidat», elle entre dans l’illégalité. Et dès qu’il y a illégalité, vous devez rétablir la légalité, monsieur le président», fait constater la robe noire. «Nous vous demandons de faire droit à notre demande. Il ne faut pas banaliser ce procès. Monsieur le président, la décision s’impose de dire à la Dge de remettre les fiches à monsieur Sonko», a plaidé Me Ly.

De son côté, le Parquet général avait estimé que la Dge n’avait pas les prérogatives de priver l’opposant de son droit de disposer des fiches de parrainage. L’Avocate générale, Marième Diop Guèye, a estimé : «L’Etat de Droit est un Etat où tout le monde est soumis à la loi. La Dge ne peut pas refuser de fiches de parrainage à quelqu’un qui veut juste prétendre diriger son pays et solliciter les suffrages. Seul le Conseil constitutionnel peut le faire.» «Ousmane Sonko a le droit de prétendre, comme tous les Sénégalais, à se faire parrainer. On n’est pas encore dans la candidature, mais dans les candidats à la candidature. Il y a une grave atteinte à ses droits. Il y a urgence et rupture d’égalité puisque les autres candidats ont déjà reçu les fiches», a soutenu Marième Diop Guèye. Le député Ayib Daffé, mandataire de Ousmane Sonko, candidat déclaré à la candidature à la Présidentielle de 2024, s’était vu refuser les fiches de collecte des parrainages, le vendredi 29 septembre dernier, par les agents de la Direction générale des élections.
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