Relance de l’économie – Le Fmi perfuse le Sénégal : Plus de 90 milliards décaissés sur un total de 350 milliards

350 milliards de francs Cfa, tel est le montant du financement que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a accordé au Sénégal dont 93,5 milliards environ décaissés hier.Par Dialigué FAYE –
Pour la prochaine phase de la riposte contre la pandémie du Covid-19, le Sénégal peut compter sur l’appui du Fonds monétaire international (Fmi). Lequel a répondu favorablement aux demandes d’accord de confirmation et d’accord au titre de la Facilité de crédit de confirmation (Fcc) qui ont été présentées par les autorités. Le Conseil d’administration de l’institution de Bretton woods a ainsi approuvé des crédits pour 650 millions de dollars, soit 350 milliards de francs Cfa. «L’approbation de cet accord ouvre la voie à un décaissement immédiat d’environ 187 millions de dollars», soit 93,5 milliards de francs Cfa, selon le communiqué sanctionnant hier, la 3e revue du programme appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe).
Cet accord de financement d’une durée de 18 mois, conjugué à l’Icpe, note le Fmi, «fournira un point d’ancrage des politiques économiques pour la prochaine phase de la riposte des autorités face au Covid-19 et soutiendra une reprise forte et créatrice d’emplois».
Cité dans le document, Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et président par intérim du conseil d’administration, explique que «la pandémie du Covid-19 a eu de graves retombées sur l’économie sénégalaise, lesquelles ont été atténuées par la riposte vigoureuse des autorités. La publication de rapports trimestriels d’exécution budgétaire, présentant en détail les dépenses liées au Covid-19 et du rapport du comité de suivi du Force Covid-19, fait partie des démarches importantes pour garantir la transparence et la reddition des comptes sur ces dépenses». M. Furusawa ajoute que «les perspectives macroéconomiques à court terme se sont détériorées, notamment en raison de la longue durée de la pandémie, de la hausse des cours des produits de base et de l’augmentation des besoins de financement pour le déploiement des vaccins». Il annonce tout de même «une reprise progressive en 2021, même si elle est assujettie à des risques, dont celui d’une troisième vague du Covid-19».
Sur les résultats de la revue, le Dga relève que «le programme de réformes des autorités reste approprié pour réaliser l’objectif du programme (appuyé par l’Icpe), à savoir promouvoir une croissance forte et inclusive, tout en préservant la stabilité macroéconomique».
A son avis, «la stratégie budgétaire tient entièrement compte des coûts de la campagne de vaccination.
Conjuguée aux nouveaux financements du Fmi au titre de la facilité de crédit de confirmation et de l’accord de confirmation, à une aide supplémentaire des bailleurs de fonds et au prolongement de l’initiative de suspension du service de la dette, lancée par le G20, cette stratégie permettra de répondre au besoin réel, mais de courte durée, de financement de la balance des paiements».
Mais le fonctionnaire international considère que «la politique budgétaire doit rester ancrée par un équilibrage crédible, fondé sur les recettes et axé sur l’objectif d’un déficit de 3 % du Pib d’ici 2023, selon la norme de l’Uemoa». A cet égard, juge-t-il «essentiel que des mesures fortes soient prises en matière d’augmentation des recettes pour la période du programme et que les autorités soient pleinement attachées à la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme. Les dépenses supplémentaires liées au nouveau programme pour l’emploi des jeunes et des femmes doivent être bien ciblées et efficientes, et s’accompagner de réformes favorisant la création d’emplois dans le secteur privé. La dette publique ayant continué d’augmenter ces dernières années, il convient de suivre minutieusement les risques qui pèsent sur la viabilité de la dette et d’accorder la priorité aux financements assortis de conditions favorables».
Il rappelle que «le cadre juridique qui régira la gestion des futures recettes des hydrocarbures est en train d’être parachevé à la lumière des bonnes pratiques internationales. Les réformes engagées, afin d’améliorer la gestion des finances publiques, contribueront à renforcer l’efficience et la transparence des dépenses».
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