Si la pandémie a interrompu pratiquement toutes les activités dans le secteur du cinéma, désormais la Direction de la cinématographie réfléchit à l’après-Covid. Selon le directeur Hughes Diaz, un plan de relance est déjà en cours d’élaboration. Et dans ce plan, la question du financement occupe une place importante. «Il faut qu’on réfléchisse au financement du cinéma sénégalais, voir comment les Gafa (Google, Amazone, Facebook, Apple) peuvent aider au financement du cinéma», informe M. Diaz. Taxer ces entreprises et aussi Netflix comme la Côte d’ivoire l’a déjà fait, voilà les pistes de réflexion. Selon le directeur de la Cinématographie, la principale leçon à tirer de cette pandémie, c’est la nécessité d’avoir une industrie cinématographique qui se suffit à elle-même. «On voudrait aujourd’hui produire de façon endogène avec nos propres moyens. C’est-à-dire tourner au Sénégal, monter au Sénégal et montrer que le pays a des infrastructures dans la post production qui peuvent fabriquer entièrement un film. C’est le challenge qu’on veut se donner, compter sur soi-même avant de compter sur l’extérieur.» D’un autre côté, la Dci compte mettre l’accent sur la mise en place d’organisations professionnelles fortes. «On ne peut pas être un cinéma leader et manquer d’organisations professionnelles fortes. Cela veut dire des chambres de producteurs, des syndicats parce que l’Etat n’a pas peur des syndicats. On a besoin de ces organisations pour avoir des interlocuteurs sûrs. Aujourd’hui, le premier combat, c’est que les gens aient leurs cartes professionnelles», insiste M. Diaz.
Il y a quelques semaines, la Dci avait lancé un programme de diffusion de films sénégalais par la chaîne nationale. Cette initiative ouvre la porte à une nouvelle vision dans laquelle les chaînes de télé participeraient aux financements des contenus qu’elles diffusent. «C’est un combat pour créer un écosystème local : on produit, on distribue, on exploite, on rentabilise et le cinéma finance le cinéma», indique M. Diaz.
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