La réforme sur le partenariat public/privé sera probablement présentée en Conseil des ministres la semaine prochaine. L’annonce a été faite hier par le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Lors d’une conférence de presse, Amadou Hott a annoncé les réformes réclamées par le président de la République pour la réalisation des objectifs du Pap 2A.

Le président de la République a prévenu ses ministres mardi dernier : «Pas de réforme, pas d’argent.» Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a décidé de matérialiser en actes cette directive présidentielle. Lors d’une conférence de presse hier, Amadou Hott a défini le cap pour la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap 2A). Un plan (2019-2023) qui doit permettre de relancer l’économie nationale durement impactée par la pandémie du Covid-19. La réforme phare que le gouvernement compte mener pour booster l’investissement privé constitue le Partenariat public/privé (Ppp). «Depuis plusieurs mois, nous y travaillons. Le projet de loi est pratiquement prêt. La semaine prochaine ou au plus tard la semaine suivante, il sera présenté en Conseil des ministres. C’est très probable pour la semaine prochaine», a annoncé le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération.
Une fois que le Conseil des ministres le valide, le ministre M. Hott promet d’aller à l’Assemblée nationale pour l’adoption du projet dès ce mois d’octobre. Selon lui, deux décrets d’application accompagnant ce projet de loi sont à «90% finalisés». Amadou Hott d’ajouter : «Cela a été un processus participatif avec tous les partenaires au développement, les investisseurs nationaux et internationaux, la Société civile… Une consultation vraiment très large qui a permis de stabiliser un nouveau projet de loi qui va abroger l’ancienne loi de 2014 sur les contrats de partenariat.» Pour le ministre, le projet de loi va prendre en compte tous les types de partenariat. «Il va permettre une meilleure représentativité du secteur privé dans l’investissement dans les projets. Pour chaque projet, on va s’assurer que le privé national à un minimum de parts qui sera requis. Ce privé va participer au capital de ces sociétés de projets», fait savoir Amadou Hott soulignant que les collectivités territoriales pourront réaliser des partenariats publics/privés avec l’accompagnement du ministère de l’Economie.
Dans le secteur de la Santé, il est annoncé une réforme qui permettra à la pharmacie de se développer. «On attend juste les conclusions que le ministère de la Santé est en train de faire. Après, des décrets vont être pris ou des procédures à changer. Il y a la procédure de mise sur le marché de nouveaux produits pharmaceutiques», a promis le ministre. Ce dernier a exprimé toute la détermination du gouvernement à respecter la directive du Président Macky Sall : «L’instruction est claire. Il faut qu’on commence les réformes dans les meilleures délais.» Par ailleurs, le ministre de l’Eco­nomie, du plan et de la coopération ne trouve pas impossible que le Sénégal passe de -0,7% en 2020 à 5,2% en 2021. Il compare : «Ce n’est pas choquant de passer de -0,7% à 5,2% en un an. La France sera en récession cette année avec une croissance de -10% en 2020. Mais leur prévision l’année prochaine, c’est plus 7,5%. Pour les Etats-Unis c’est -,5% en 2020 à 3,4% pour 2021.»
Amadou Hott précise aussi que cette croissance de -0,7% n’est qu’une projection. «Cette année, la production agricole sera exceptionnelle. On espère donc un chiffre supérieur à la projection actuelle», a-t-il dit.