Le chef de l’Etat s’est beaucoup appesanti sur les défis qui interpellent à la fois l’Afrique et l’Europe. D’où son appel à une collaboration entre les deux continents. Macky Sall présidait la cérémonie d’ouverture du sommet Renewpac (Renew Europe, Pacifique, Afrique et les Caraïbes). «Nous devons collaborer pour faire face à nos défis communs», a dit M. Sall.

Pour lui, les raisons devant motiver cette collaboration sont relatives «aux défis de la paix, de la sécurité, aux vulnérabilités qui affectent les Etats».

«Je pense aux menaces sanitaires et transfrontalières. Nous les avons vécues avec la pandémie du Covid-19. Il faut coopérer à la protection environnementale marquée aujourd’hui par le réchauffement environnemental climatique sans précédent. Aux opportunités et aux défis du numérique et à la difficile question migratoire. Tous ces défis sont globaux. Leur prise en charge dépasse de loin  les capacités de l’Etat-Nation. D’où la nécessité de travailler ensemble, d’avoir un esprit d’ouverture et de complémentarité», a expliqué Macky Sall.

«Dans ce monde qui se dessine, on a souvent besoin de plus petit que soi comme le lion et le rat dans la fable de La Fontaine. Ensemble nous devons  combattre le terrorisme en Afrique, parce que la proximité de nos intérêts communs font  que la quand l’Afrique tousse, l’Europe éternue et vice-versa.  Ensemble, il nous faut bâtir des partenariats consensuels  développés et mutuellement bénéfiques. Il nous faut des partenariats bâtis sur les priorités des fondements  des valeurs partagées. Ensemble nous devons également agir au plan économique pour l’assouplissement des règles de l’Ocde afin de mieux  faciliter  le développement africain en particulier. Ceci pour renforcer l’investissement  et le commerce entre les deux continents», a-t-il tenté de convaincre.

Car avec son potentiel d’1 300 000 000 d’habitants, le continent noir peut offrir un marché économique important. Toujours au chapitre des besoins, le président de la République dira que l’Afrique a besoin d’infrastructures pour se développer. «Nous avons aussi des besoins de financement de l’ordre  170 milliards  de dollars par an, rien que pour le développement des infrastructures. Comme partout ailleurs, la transformation structurelle  passe par la réalisation des infrastructures (autoroutières, routières, portuaires). Si vous ne nous aidez pas à trouver des solutions sur ce qui nous permet de construire nos continents, vous ne nous donnez pas des solutions qui nous intéressent», a-t-il fait remarquer.

En dehors des infrastructures, l’Afrique a aussi besoin, ajoute le chef de l’Etat,  des plateformes industrielles. «Nous avons besoin de construire le développement du continent. Dans tous ces domaines, les besoins de l’Afrique sont multiples. Une Afrique qui produit, une Afrique en chantier qui trouve son compte dans le commerce et l’investissement que pourra profiter sa jeunesse au lieu de mourir dans le désert», a-t-il dit en invitant tout de même l’Afrique à offrir à sa jeunesse une place méritée dans le con­tinent. «Cette Afri­que en chantier offrira aussi à ses partenaires d’opportunités d’investissement, de croissance et de prospérité partagée», a-t-il rassuré. Avant d’indiquer que «l’Eu­ro­pe, grâce à ses ressources, son savoir-faire et sa possibilité,  à toute sa place en Afri­que».

«Mais si nous voulons consolider nos relations,   nous ne devons pas seulement nous contenter du business», mais «simplifier  les formalités des procédures, les conditions de financement des projets dans le respect des règles de bonne gouvernance et de transparence».

Et c’est dans ce sens qu’il a appelé les Européens et les Africains à travailler ensemble pour des institutions internationales plus ouvertes pour l’Afrique.  Son vœu  est que l’Afrique trouve un siège au Conseil de sécurité  des Nations unies. «Ces deux exemples montrent qu’il y a de la volonté politique», a-t-il dit.
Pour sa part,  Nicole Beer, vice-présidente du Parlement européen, a tenu à rassurer sur la nature  de la relation que l’Eu­rope veut avec l’Afrique. «Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant», a-t-elle indiqué.
Par Justin GOMIS  – justin@lequotidien.sn