Leur premier échange était très attendu : le Président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping ont entamé leur relation par un appel téléphonique marathon au cours duquel chacun a marqué son territoire.
«Hier (mercredi) soir, j’ai passé deux heures au téléphone sans interruption avec Xi Jinping», a raconté jeudi le nouveau locataire de la Maison Blanche depuis le Bureau ovale, affichant sa volonté de faire preuve de fermeté face à Pékin. «Si on ne fait rien, ils vont nous écraser», a-t-il ajouté, à l’issue de cet échange d’une longueur inhabituelle entre les dirigeants des deux premières puissances mondiales.
Hong Kong, Taïwan, minorité musulmane ouïghoure : selon le compte rendu de l’Exécutif américain, Joe Biden s’est montré beaucoup plus tranchant que Donald Trump sur les dossiers sensibles du moment, exprimant ses «profondes inquiétudes» sur la question des droits humains. Et sans surprise, la réponse de l’homme fort de Pékin a été ferme.
Selon les médias d’Etat chinois, Xi a invité son homologue américain à se tenir à l’écart de questions qui relèvent de «la souveraineté de la Chine et de son intégrité territoriale». «Les Etats-Unis doivent respecter les intérêts fondamentaux de la Chine et agir avec prudence», ont-ils souligné. Depuis son arrivée au pouvoir, Joe Biden et son équipe ont multiplié les avertissements sur la question des Ouïghours.
Taxes douanières inchangées
Dans une rhétorique plus proche de celle employée par l’Administration précédente, Joe Biden a aussi dénoncé, selon la Maison Blanche, les pratiques économiques «injustes et coercitives» de Pékin.
S’il a clairement affiché sa volonté de rupture avec la politique étrangère de Donald Trump, les relations commerciales américano-chinoises sont l’un des rares dossiers où il pourrait, sur le fond, s’inscrire dans une relative continuité avec son prédécesseur.
Dans un entretien diffusé dimanche sur Cbs, Joe Bien a prévenu que la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine prendrait la forme d’une «compétition extrême», tout en assurant qu’il voulait éviter un «conflit» entre les deux pays.
Interrogé sur son homologue chinois, il avait ajouté : «Il est très dur. Il n’a pas, et je ne dis pas cela comme une critique, c’est juste la réalité, une once de démocratie en lui.»
«Je ne vais pas gérer cela comme Trump», avait-il ajouté, soulignant connaître «assez bien» Xi Jinping pour avoir eu, en tant que vice-président de Barack Obama entre 2009 et 2017, de longues heures d’entretiens privés avec lui.
Lors de ce premier appel, Joe Biden a aussi plaidé pour une approche plus pragmatique sur des dossiers tels que le climat, s par son prédécesseur.
Le Point