Rien ne va plus pour Gris Bordeaux qui a encore perdu face à son bourreau Balla Gaye 2. Du coup, des questions se posent sur l’avenir du «3ème Tigre de Fass», resté 7 ans sans victoire.Par Amadou MBODJI

– «3ème Tigre de Fass», Gris Bordeaux peine à honorer un tel statut qui a valu à ladite écurie, devenue aujourd’hui «Fass Nda­karu», ses lettres de no­blesse écrites depuis le début par un certain Mbaye Guèye, suivi de son frère Moustapha Guèye.

Resté sept (7) ans sans victoire, Gris Bordeaux devra encore attendre avant de retrouver la gloire des arènes pour avoir encore mordu la poussière face à son bourreau, Balla Gaye 2, dimanche dernier.

Du coup, dans le milieu de la lutte, les commentaires fusent sur l’avenir du poulain du président de l’Ecurie Fass, Abasse Ndoye, que certains poussent tout de go vers une pré-retraite. En clair, il est l’heure pour les dirigeants de Fass de penser à un éventuel successeur qui ambitionnerait de devenir le «4ème Tigre de Fass». Et sous ce registre, Le Quotidien a appris, de source sûre, que c’est Serigne Ndiaye 2 qui est préparé pour cette délicate mission.

Prématuré pour Serigne Ndiaye 2 de devenir le «4ème Tigre de Fass»
Une position que ne partage pas Omez Diagne qui juge une telle décision prématurée con­cernant ce jeune espoir qui est train de faire des ravages, surtout en lutte simple.

«Serigne Ndiaye 2 ne peut pour le moment être le «4ème Tigre de Fass». Même s’il est sur une bonne lancée. Il faut respecter la hiérarchie», prévient le technicien qui souligne qu’il faudrait que l’écurie fasse une évaluation et attende que Gris Bordeaux parte en retraite d’ici quelques années avant de penser désigner un nouveau «Tigre de Fass».

Investi d’une certaine qualité dans la lutte, Serigne Ndiaye 2 avait fait forte impression en juin dernier en faisant parler sa maîtrise de la lutte pure, en soulevant Franc avant de le déposer à terre.

Déjà en 2019, l’étoffe du «4ème Tigre Fass» lui était taillée par les spécialistes de la lutte après l’avoir vu sauver les meubles pour son écurie chahutée par une série de contreperformances. Il avait sauvé l’honneur en terrassant Libidor après les défaites de Pape Ndoye et Tapha Guèye 2.

Capitaine de l’équipe de Dakar, vainqueur de la dernière édition du drapeau du chef de l’Etat, Serigne Ndiaye 2 garde son invincibilité.

Membre de l’encadrement te­ch­nique de Fass-Ndakaru, Ibra Mbaye apprécie le talent de Serigne Ndiaye 2. «Il aime ce qu’il fait. S’il est conscient et se montre sérieux, il peut avoir tout ce qu’il veut dans la lutte. Mais il faudrait qu’il continue à travailler durement», con­seille-t-il.

Régler d’abord les dissensions internes
L’ancien lutteur, Balla Diouf, quant à lui, ne met pas de gants pour tirer sur Gris Bordeaux, critiquant son «manque de courage» qui lui a valu de perdre son combat contre Balla Gaye. Mais Balla Diouf n’a pas poussé le bouchon jusqu’à désigner un probable «4ème Tigre de Fass».

Selon Omez, la balle reste dans le camp de l’écurie Fass-Ndakaru qui devrait travailler «à restaurer la discipline au sein de son entité», en mettant en avant «le leadership des dirigeants» sur la base d’un code de conduite auquel devraient se plier les pensionnaires de l’écurie.

«On ne peut pas lui retirer le titre de «3ème Tigre de Fass». Lui retirer ce titre revient à faire sortir Gris Bordeaux de l’écurie Fass-Ndakaru. Qu’on lui laisse le titre. Il y a beaucoup de conflits au niveau de l’entité Fass qui a été toujours citée comme une référence dans l’arène. Mais on semble loin de cette période dans la mesure où on note des dysfonctionnements au sein de cette écurie. On ne peut pas cautionner la mise à l’écart de Moustapha Guèye, le directeur technique de l’écurie, en se fondant sur une supposée proximité du technicien fassois avec le Lion de Guédiawaye. Idem pour Papa Sow qui a quitté l’écurie Fass, Mousssa Nguingue et Balla Diouf. On note aussi l’absence de Serigne Ndiaye 1 lors du combat de dimanche dernier.»

Cela fait beaucoup et traduit un certain malaise au sein de cette écurie qui doit d’abord régler ses dissensions internes et «revoir son management», suggère Omez.

A défaut donc de tourner la page Gris Bordeaux, Fass a besoin d’une bonne remontada pour refaire «surFass». Avec Serigne Ndiaye 2 ? En tout cas, le débat est posé !
ambodji@lequotidien.sn