Après deux ans de pause, la prière de Cheikh Ahmadou Bamba en mer sera célébrée demain par la communauté mouride au niveau de la plage de Diamalaye. Si plus de deux millions de pèlerins y sont attendus ce mercredi, cinq jours après la célébration du Grand Magal de Touba, la journée d’aujourd’hui a été dédiée à Mame Cheikh Ibra Fall. En tout cas, l’heure est aux préparatifs comme le montre la tenue hier d’un Comité local de développement sur la plage de Diamalaye.

Par Amadou MBODJI – Après le Magal de Touba, l’heure de la prière des deux rakkas de Diamalaye. Prévue demain, la célébration de la prière en haute mer de Cheikh Ahmadou Bamba est dans les esprits des talibés, cinq jours seulement après la commémoration de son départ en exil. A quelques heures de l’évènement, des bulldozers, des agents de l’Unité de coordination des déchets solides (Ucg) s’activent pour rendre propre la page Diamalaye où sont prévues les célébrations. A quelques mètres du grand bleu où s’est tenu hier le Comité local de développement (Cld), des ouvriers s’activent pour ériger les bâches devant accueillir les pèlerins pour venir perpétuer l’acte posé par le vénéré guide religieux mouride. «Le mardi 20 septembre (aujourd’hui) sera dédié à Mame Cheikh Ibra Fall. Le mercredi 21 septembre (demain), on va marquer la prière que Cheikh Ahmadou Bamba avait effectuée en mer. Le 21 septembre, c’est toute la journée, par contre le 20 septembre, on va débuter normalement aux alentours de 17 heures», informe Mme Aminata Ndiaye Khouma, Secrétaire générale du Kourel Djouli Gueth, en marge d’un Comité local de développement (Cld) sur la plage de Diamalaye.

Comme chaque année, la célébration de la prière en mer du fondateur du Mouridisme va drainer encore des centaines de milliers de pèlerins. «Deux millions de pèlerins», précise Mme Aminata Ndiaye Khouma. Après une pause forcée de deux ans due à la pandémie du Covid-19, la célébration de la prière en mer du saint homme reprend son cours normal. Et pour que cela puisse se dérouler dans les conditions idoines, le Comité d’organisation et l’autorité locale sont en plein dans les derniers réglages. «Nous avons constaté qu’une partie des engagements effectivement a été prise en charge. Mais également il y a des engagements qui, jusqu’à présent, n’ont pas fait l’objet de prise en charge. Il s’agira de faire le point et de relancer les différents services dans les meilleurs délais donc, pour que ces engagements soient effectivement pris en compte pour un bon déroulement de l’importante cérémonie qui consiste à la commémoration de la prière du saint homme, Cheikh Ahmadou Bamba, sur la mer», soutient Diockel Ngor Ngom, sous-préfet de l’arrondissement des Parcelles Assainies. «Vous avez vu que les agents de la Senelec sont à pied d’œuvre pour mettre les installations électriques. Par contre, il y a des sociétés qui n’ont pas effectivement déployé les moyens pour permettre une bonne organisation. Nous leur demandons incessamment de faire les opérations nécessaires», ajoute le sous-préfet des Parcelles Assainies. Il renseigne que des dispositions sont prises pour le déploiement de camions vidange par l’Office de l’assainissement du Sénégal (Onas) pour effecteur «s’il y a lieu», le curage «des réseaux qui convergent vers cette zone pour éviter le ruissellement des eaux usées vers cette place où la prière va se dérouler».

En écho, Pape Abdoulaye Khouma, Conseiller spécial du président de la République et membre du Kourel Djouli Gueth, souligne qu’il y a un suivi des préparatifs depuis la tenue du Comité régional de développement. «Nous avons la conviction que cette année, le Kourel va se dérouler dans les conditions idoines», soutient M. Khouma. Abdoulaye Khouma salue le soutien du maire de Dakar, qui «a donné des assurances fermes pour dire qu’il va perpétuer ce que ces maires avant faisaient pour ce Kourel». Pour lui, c’est une journée importante. Pourquoi ? «Serigne Saliou Mbacké, en son temps, avait décrété ce jour du 21 septembre, la Journée de Dakar», rappelle Pape Khouma.

Il faut savoir que dans la matinée du samedi 21 septembre 1895, le Cheikh monta à bord d’un bateau du nom de «Ville de Pernambouc». Une fois en mer, à l’heure de la prière de l’Asr (prière de14h), les colons lui firent savoir que c’était le moment de prier et qu’il était astreint de le faire pour ne pas transgresser les règles de son Seigneur. En revanche, ils lui fussent comprendre qu’ils n’accepteraient pas non plus que la prière se fasse sur le bateau. Mais, Cheikh Ahmadou Bamba avait réussi à sortir vainqueur de cette épreuve par la grâce de Dieu…. en priant au niveau de la mer.
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