Le Projet pour la promotion de l’entrepreneuriat formel et innovant au Sénégal et en Gambie (Promif) continue d’accompagner ses bénéficiaires. 25 opérateurs et opératrices agricoles évoluant dans la transformation du piment et du bissap ont reçu hier, des autorisations de fabrication et de mise sur le marché (FRA), des codes-barres, des logos et d’étiquettes, afin de donner plus de crédibilité à leurs entreprises, leurs produits et ainsi élargir leur clientèle.

«Ces équipements renforceront la capacité de ces entrepreneurs à développer leurs activités et à innover. Cela leur permettra de créer davantage d’emplois, de stimuler la croissance économique et de s’offrir de réelles opportunités de marchés», a déclaré la ministre de la Microfinance, de l’économie sociale et solidaire (Mess), qui présidait la cérémonie de remise de ces appuis. Mais, souligne Victorine Anquediche Ndeye, «l’obtention du FRA et du Code-barres est un pas, qui appelle au renforcement des organisations, vers la mise en place de chaînes de va­leurs robustes et de synergie au niveau des groupements, fédérations et coopératives mis en place».

Financé par l’Agence italienne pour la coopération au développement (Aics), le Promif est exécuté par le Bureau international du travail (Bit) à Dakar, afin «d’appuyer le gouvernement du Sénégal dans sa politique d’autonomisation des couches vulnérables en milieu périurbain, à travers l’amélioration de leur productivité et un meilleur accès aux marchés et à la protection sociale».

Ces bénéficiaires ont été ainsi formés sur les méthodes de transformation du piment et du bissap. Une formation approfondie a été offerte aux dirigeants de leurs structures sur la gestion et le fonctionnement d’une coopérative.

«Ces soutiens ont véritablement changé nos vies, en nous permettant de passer d’une organisation informelle à une structure formelle. Cette formalisation nous a permis d’obtenir un financement et des certifications pour nos produits, renforçant notre crédibilité auprès de nos partenaires et nos clients. Les codes-barres et les FRA sont nos billets d’entrée vers de nouveaux marchés, notamment auprès des grandes surfaces. Nos ventes ont augmenté de manière significative et nos revenus se sont améliorés», témoigne Khadidiatou Diaw, porte-parole des 25 bénéficiaires.

A date, plus de 1000 hommes, femmes ont bénéficié directement ou indirectement de l’appui du projet qui a impacté la structuration de leur activité, l’amélioration de leur compétence technique et en gestion, la qualité de leurs produits et l’augmentation de leurs revenus.

Le directeur du Bit à Dakar explique qu’au «Sénégal, l’incapacité du marché du travail formel à fournir des emplois conduit l’essentiel de la population active à rechercher des opportunités dans le secteur informel. Ce dernier constitue 97% des entreprises et 44, 6 % de la valeur ajoutée du pays». Et, note Dramane Aïdara, «les sous-secteurs agricoles sont confrontés à des défis majeurs tels que des réseaux de commercialisation inefficaces en raison d’un manque d’informations et de publicité, la non-normalisation des produits et une grande vulnérabilité face aux fluctuations des prix…».
dialigue@lequotidien.sn