Le ministre de l’Elevage et des productions animales était dans la capitale du Sud pour les besoins d’une remise de ruches, de matériels et d’accessoires aux acteurs de la filière apicole de Ziguinchor. Occasion pour Aly Saleh Diop d’annoncer un paquet de projets à même de booster le développement de cette filière qui contribue aujourd’hui à la réduction de la pauvreté en Casamance.Par Ibou MANE

– Avec une flore abondante et une population d’abeilles estimée à un peu plus de 3 millions de colonies, le Sénégal se positionne aujourd’hui comme un pays apicole. L’apiculture qui, en plus de l’augmentation des rendements agricoles qu’elle entraîne par le biais de la pollinisation, joue un rôle non négligeable dans la création d’emplois et la procuration de revenus ­additionnels aux apiculteurs. Une chaîne des valeurs du miel qui touche en outre plusieurs secteurs ­d’activités à fort potentiel de main d’œuvre. A cet effet, ­l’apiculture, selon le ministre de l’Elevage et des ­productions animales, participe au ­développement ­socio-économique du Sénégal par la réduction de la pauvreté en milieu rural et l’amélioration du statut nutritionnel des enfants et des personnes âgées ; sans occulter, dit-il, son rôle dans l’élimination de l’exode rural. Autant de raisons qui ­poussent aujourd’hui son département à opter pour la modernisation de la filière apicole. Aly Saleh Diop, pour qui le Sénégal compte aujourd’hui plus d’une quarantaine ­d’unités modernes de traitement de miel, a ­également vu une optimisation significative des productions et partant, des exportations des produits apicoles. Et le ministre de remercier tous les acteurs qui ont contribué à cette avancée très salutaire de la filière ­apicole sénégalaise, tout en témoignant également toute sa reconnaissance au Dr Alain Gauthier, chirurgien-dentiste de son état et directeur du Centre apicole de Ziguinchor. Un homme qui, selon M. Diop, est l’un des précurseurs de l’apiculture moderne au Sénégal, inventeur de la ruche qui porte son nom, lauréat du Grand prix du chef de l’Etat pour la science et la technologie… «Formateur infatigable, Alain Gauthier a participé à la formation des premiers apiculteurs modernes sénégalais qui sont devenus à leur tour, des encadreurs en apiculture au Sénégal et dans la sous-région», a souligné Aly Saleh Diop.
Et dans la dynamique de modernisation déjà enclenchée de la filière apicole, le ministre a indiqué que la coopération japonaise a, en complément de la construction de deux centres de traitement des cires d’abeilles, financé un projet de renforcement de capacités de la filière apicole avec un lot de 6500 ruches en volet formation très soutenu et d’autres matériels apicoles. Aly Saleh Diop estime en outre que le centre de traitement de cire, qui est un maillon très important dans la chaîne des valeurs, va conduire à une optimisation des productions apicoles. «Le traitement et la commercialisation de la cire d’abeille permettront au Sénégal de s’inscrire dans le concert des nations exportatrices de ces produits», soutient-il.
Et c’est toute l’explication de sa présence, dit-il, à la cérémonie de parrainage et de remise de matériels ­apicoles aux acteurs de la filière apicole pour booster leurs activités et générer du coup des revenus. «Après des tests concluants ­effectués au Centre apicole de Mbao suivis de l’exportation de la cire au Japon, les ­produits de la ruche ont ­remplacé, sinon égalé le miel en termes de valeur commerciale», s’est-il réjoui. S’agissant du miel, le ministre de l’Elevage ­souligne que les démarches sont actuellement entreprises par le gouvernement du Sénégal en vue de son exportation vers l’Union européenne. Conscient du rôle que peut jouer une telle activité dans la balance commerciale du Sénégal, l’objectif du ministère de l’Elevage est d’augmenter de façon significative, selon lui, les exportations des produits de la ruche vers le Japon et l’Ue durant les 10 prochaines années. Des exportations qui seront renforcées, poursuit-il, grâce à la mise en place d’un ­schéma de production dont le socle sera, dit-il, constitué d’un réseau d’unités modernes de traitement de miel et de cire avec un plan de ­collecte appuyé par système de ­crédit bien adapté aux productions apicoles. Aly Saleh Diop qui a, à cet effet, annoncé que dans le cadre d’un vaste programme financé par le gouvernement du Sénégal et appuyé par la Banque africaine de ­développement (Bad), quatre unités de transformation ou mielleuses seront implantées dans les régions de Kolda, Ziguinchor et Sédhiou. «Et dans le cadre de ce même projet, quatre centres de ­formation apicoles seront ­réalisés ainsi que celui de Kolda», a-t-il déclaré non sans ­manquer de magnifier la coopération entre le Sénégal et le Japon.
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