Le Premier ministre, qui a rencontré hier le patronat, a tenté de rassurer les chefs d’entreprise inquiets de la situation politique qui impacte l’environnement économique. Lors de la rencontre, 9 recommandations ont été formulées pour huiler davantage les relations entre les deux parties. Par Ousmane SOW –

Alors que le climat politique est lourd de conséquences avec le report de la Prési­dentielle, le Premier ministre a rencontré hier le patronat inquiet des répercussions de cette décision qui a été annulée dans la soirée par le Conseil constitutionnel. «Nous nous trouvons à un carrefour où l’histoire de notre pays prend une nouvelle direction, une direction forgée par les épreuves du passé et par nos aspirations communes pour un avenir meilleur. Dans cette conjoncture délicate marquée par des tensions politiques et des fragilités persistantes, il est de notre devoir de nous unir, de transcender nos différences et de forger ensemble un chemin vers la prospérité et la stabilité. L’histoire nous enseigne que les périodes de crise sont souvent le creuset où naissent les plus grandes avancées. C’est dans ces moments que notre résilience et notre capacité à nous réinventer sont mises à l’épreuve», rassure Amadou Ba, qui rencontrait le secteur privé. «Aujourd’hui, je vous invite à faire preuve de cette même résilience, à saisir les opportunités qui se présentent à nous», poursuit-il.

Le secteur privé national interpelle les acteurs politiques

Malgré les inquiétudes, il apaise les craintes du patronat. «La préservation de la paix sociale est nécessaire pour poursuivre l’œuvre de diversification de l’économie et la quête de compétitivité. Elle nous permet de matérialiser notre ambition commune de faire éclore de nouvelles filières compétitives pour conquérir le marché régional et s’intégrer harmonieusement dans les chaînes de valeur mondiales. Vous avez légitimement exprimé vos craintes quant aux potentiels effets baissiers des évènements politiques en cours dans notre pays, les conséquences sur la poursuite de vos activités d’investissement, de production et de commercialisation», note le Premier ministre.

A la fin de la réunion, il a formulé 9 revendications pour continuer à soutenir le secteur privé national. Selon la Primature, il «recevra, une fois par semestre, le patronat pour échanger avec ses membres sur leurs préoccupations et contraintes en vue de consolider la dynamique de partenariat public-privé. Le ministre chargé de l’Econo­mie prendra les dispositions appropriées en relation avec le ministre-Secrétaire général du gouvernement et l’Apix pour accélérer le processus d’adoption du Code des investissements». En outre, le ministre «l’Economie prendra les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre de la stratégie d’import-substitution ; le ministre chargé des Finances étudiera, avec les départements ministériels compétents et en concertation avec le secteur privé, les voies et moyens d’élargir le contenu local dans des secteurs porteurs comme l’énergie, les infrastructures, le numérique et l’industrie», poursuit le Premier ministre.

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Sans ou­blier que le «ministre chargé des Finances prendra les mesures diligentes pour rendre opérationnel le système unique de télépaiement, ainsi que la procédure administrative de télédéclaration ; le ministre chargé des Finances prendra les dispositions utiles pour le règlement, dans les meilleurs délais, de la dette intérieure des entreprises ; le ministre chargé du Travail, en relation avec les ministres de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, renforcera la concertation public-privé pour finaliser la réforme du Code du travail, développer l’entreprenariat et densifier le financement des Pme et Pmi ; le ministre chargé du Travail prendra les dispositions nécessaires, en relation avec le Haut-conseil du dialogue social, pour animer, de façon régulière, un cadre de concertation avec le secteur privé». Le ministre-Secrétaire général du gouvernement prendra les mesures utiles pour la tenue d’un Conseil interministériel consacré à la préparation du prochain Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi).