La Coalition des confédérations des travailleuses et travailleurs du Sénégal annonce une grève générale dans les prochains jours si ses revendications restent insatisfaites.

Après la trêve observée lors de l’élection présidentielle, les centrales syndicales enfilent la tenue de combat pour la satisfaction de leurs revendications. Dans le cadre de la célébration de Fête internationale du travail hier à la Place de la Nation, la Coalition des confédérations des travailleuses et travailleurs du Sénégal (Ccss) a menacé de déposer un préavis de grève si ses doléances ne sont pas satisfaites. Représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Lamine Fall a rappelé quelques points qui courroucent les syndicalistes. «Il y a un point sur lequel on négocie depuis 3 mois, c’est l’augmentation généralisée des salaires dans le secteur privé. On ne peut plus attendre. Depuis 1996, on n’a pas une augmentation généralisé des salaires. Depuis 3 mois, le patronat est dans le dilatoire», a-t-il dénoncé.
La révision du système de rémunération dans la Fonction publique a été réclamée par la Ccss. Sur cette question, le gouvernement avait réalisé une étude il y a quelques années. Et jusqu’ici, les conclusions de cette enquête ne sont pas appliquées au grand dam des travailleurs qui «sont discriminés», selon la Cnts. «Ce dossier ressemble à une boîte à Pandore pour le gouvernement qui ne sait pas par où commencer. Mais, on ne va pas reculer. On va se battre pour rendre justice à tous les travailleurs», a averti Lamine Fall.
Au Sénégal, regrettera M. Fall, «seuls 10%» ont droit à la protection sociale. «Et les 90% qui restent, qui abattent un travail colossal ? Les travailleurs du secteur informel souffrent», a-t-il harangué surplombant la foule. Toute chose, renchérit Elimane Diouf, Secrétaire général de la Con­fédération des syndicats autonomes (Csa), qui justifie «d’aller en grève parce qu’on ne peut pas accepter que les droits des travailleurs soient bafoués éternellement».
Pour cela, Pape Birama Diallo, coordonnateur de la Ccss, appelle les syndicats à l’unité. Cependant, toutes ces revendications ont été portées en public au moment où le ministre du Travail a quitté la cérémonie. Samba Sy, qui a vu le nombre pléthorique d’orateurs, a bénéficié d’une modification du protocole pour prononcer son discours avant de s’éclipser. Avant de partir, il a fait une invite aux travailleurs. «Il nous faut plus d’abnégation au travail, plus de rigueur, plus d’exigence sur nous-mêmes et davantage de présence. Il nous faut jouer l’intégralité de notre partition afin de pouvoir revendiquer l’entièreté de nos droits. C’est une charge collective. J’appelle les travailleurs à prendre le chemin que le Président Macky Sall est en train de tracer», a-t-il dit.
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