Rencontre – Lutte contre la corruption dans le secteur environnemental : L’Etat et ses partenaires mènent le combat

Le secteur de l’environnement est aussi traversé par des risques de corruption qui nécessitent aussi des mesures correctives et coercitives. Par Justin GOMIS –
Le ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) et la Coopération allemande (Giz), a organisé hier un atelier de réflexion sur les vulnérabilités des secteurs névralgiques à la corruption. Cette rencontre, qui entre dans le cadre de sa stratégie de prévention et de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, a pour objectif de déceler les pratiques ou risques de corruption et formuler des recommandations appropriées suite à l’identification avec les acteurs-clés (Administration, secteur privé, Société civile) de ces secteurs, les pratiques avérées de fraude ou de corruption, ou, à tout le moins, les risques et vulnérabilités. Il vise aussi à diagnostiquer le secteur de l4environnement pour déceler ses principales vulnérabilités et proposer des mesures préventives afin de renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans ledit secteur. «C’est une réelle opportunité pour sensibiliser davantage les acteurs du secteur sur les effets néfastes de la corruption et faire procéder par les acteurs à la cartographie des vulnérabilités à la corruption dans la gouvernance du secteur de l’environnement», a dit Daouda Ngom en rappelant que «la haute attention accordée par les autorités à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption conformément aux directives plusieurs fois rappelées par le chef de l’Etat, mises en exergue dans sa lettre aux fonctionnaires».
A l’en croire, «ces principes constituent des règles de conduite et des valeurs professionnelles et éthiques qui doivent caractériser en permanence l’agent de l’Etat».
En fait, la gestion des ressources naturelles et de l’environnement est devenue une préoccupation des politiques publiques.
«Elle fait face à divers défis et problématiques liés à la corruption dans la gestion et la protection des ressources naturelles, dans le développement durable et la justice environnementale», a-t-on souligné dans le texte liminaire, en précisant que «ces pratiques néfastes peuvent compromettre l’efficacité des politiques publiques».
«La corruption affecte toutes les couches de la société. Elle se manifeste par des pertes de ressources financières énormes, rend vulnérables les institutions et détériore la qualité des services à rendre aux usagers. Elle engendre également la réticence des acteurs économiques et des partenaires au développement», a soulevé le ministre de l’Environnement. Selon lui, il y a «une tendance à la banalisation de la corruption alors que l’Administration est sans cesse appelée à améliorer ses relations avec les usagers de plus en plus exigeants».
Ainsi, pour les acteurs, il est donc crucial de mettre en place des mécanismes pour identifier et prévenir les vulnérabilités à la corruption dans ce secteur. «Ce constat préoccupant appelle de notre part un changement de comportement qui passe par une gestion plus rigoureuse de nos ressources en vue de renforcer cette confiance et de faire du pays un Sénégal souverain, juste et prospère, conformément à la vision de l’Agenda national de transformation du Sénégal 2050», a-t-il suggéré. A son avis, le Sénégal doit nécessairement relever les défis relatifs à la promotion de la bonne gouvernance dans l’action publique. Et c’est dans ce sens qu’il a appelé «tous les agents du département à combattre ce fléau en observant plus de transparence et de redevabilité dans le travail». Mieux, «cette transparence doit s’appliquer à toutes les échelles de décision et au sein des actions développées par les citoyens, en particulier lorsque celles-ci sont en relation avec l’Administration publique», a-t-il poursuivi. Et si l’on se fie aux confidences du président de l’Ofnac, «les procédures dans le secteur de l’environnement, notamment la délivrance du permis de coupe, la délivrance du permis de circulations du bois et également l’inspection des installations classées, sont de potentielles niches de corruption», a-t-il indiqué.
Il faut savoir que l’objectif de cette rencontre est de faire une cartographie de ces différentes niches de corruption. Mais, au terme de cet atelier, il est attendu «une cartographie détaillée des risques de corruption dans le secteur de l’environnement, un rapport de synthèse sur les pratiques qui favorisent la corruption dans ce secteur, une meilleure sensibilisation des parties prenantes (Administration publique, secteur privé, Société civile) sur les pratiques éthiques et les dispositifs de contrôle, un plan d’actions pour la mise en œuvre et le suivi des recommandations, une mesure anticorruption à introduire dans le secteur, un comité de suivi de l’exécution des mesures correctives suggérées par les parties prenantes de l’atelier».
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