Pour protéger et valoriser le patrimoine subaquatique sénégalais, un atelier de formation en prospection sous-marine se tient depuis avant-hier à Dakar. Cette rencontre est organisée par la direction du Patrimoine culturel en partenariat avec les îles Canaries, Açores, Madère et Cap-Vert.

Des étudiants en archéologie subaquatique sont en formation en protection sous-marine depuis avant-hier. Ce, dans le cadre de la mise en œuvre du projet Margullar, qui est dédié à l’inventaire et à la mise en valeur du patrimoine subaquatique. Cette formation, la 2e du genre après celle tenue en octobre dernier, a pour but de réaliser l’inventaire des importants vestiges historiques subaquatiques au large de Gorée et Dakar, dans un premier temps pour leur sauvegarde, mais aussi et surtout pour leur mise en valeur à travers le tourisme de plongée sous-marine qui se développe de plus en plus dans les îles Canaries, notamment à Lanzarote.
«L’objectif de cette formation est de pouvoir d’une part, prospecter les eaux du Sénégal, le patrimoine subaquatique, au large de Dakar et sur toute la côte en général. Parce que, de Saint Louis jusqu’aux Iles du Saloum, nous avons quand même des sites historiques im­portants», a expliqué le Direc­teur général du patrimoine culturel du Sénégal, Abdoul Aziz Guissé, lors de l’atelier de formation. Il ajoute : «Le Sénégal dispose de potentialités énormes en matière subaquatique mais on ne les connait pas. Donc, former ces gens c’est aller vers l’expertise réelle, que nous aurons sur place qui nous permettra de faire l’inventaire de ce patrimoine subaquatique, de l’avoir dans une base de données, de le protéger, de le valoriser et pourquoi pas aller vers même une dimension économique.»
Selon M. Guissé, l’Ile de Lanzarote «accueille chaque année près de 200 mille touristes qui viennent uniquement pour la plongée sous-marine. C’est important donc, c’est une plus-value en termes de rendu économique», a-t-il dit, précisant que, si en plus du tourisme culturel, «on y ajoute un tourisme plongée sous-marine, ce serait vraiment bénéfique pour le tourisme au Sénégal». Il pense ainsi, qu’au-delà même de la formation, de la recherche scientifique, du patrimoine et de sa sauvegarde, il y a «cette dimension économique». A l’en croire, aujourd’hui on ne peut pas faire la culture, ni le patrimoine, «sans penser à cette déclinaison économique». «C’est important ! Nous sommes dans le cadre d’une économie de la culture, dans le cadre même de l’agenda 2030, la culture est un axe important de développement», a encore insisté le Directeur général du patrimoine culturel du Sénégal.
Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, prenant la parole, a exprimé l’intérêt de son ministère et celui du gouvernement du Sénégal sur cette problématique. «Il n’est pas normal qu’on ait autant de ressources et de richesses culturelles, un patrimoine extraordinaire dans nos eaux et qu’on n’ait pas la possibilité de les connaitre, les évaluer, les préserver et les montrer. Pour cela, il faut former les techniciens à ces fins», a-t-il convaincu. «J’ai éprouvé le besoin d’être avec vous et d’en savoir plus, pour mieux en parler au niveau du Conseil des ministres et au président de la République», a terminé M. Cou­libaly.
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