Avec une population très jeune, l’Afrique doit encore concentrer ses efforts sur le financement de l’éducation des enfants. Lors des Rencontres africaines pour les ressources éducatives, les autorités et partenaires au développement comme l’Unesco, l’Afd, ont insisté sur l’amélioration de la qualité des apprentissages.Par Justin GOMIS –
«Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.» C’est l’objectif du projet Ressources éducatives, une initiative de l’Agence française de développement (Afd), en collaboration avec l’Unesco, qui cherche à mutualiser les compétences au service des sociétés civiles locales et des plus jeunes. Pendant trois jours, les acteurs de l’éducation, venus de 16 pays africains avec plus de 200 participants, vont échanger sur l’amélioration de la qualité de l’éducation sur le continent. «La rencontre qui nous réunit aujourd’hui (hier) et qui concerne 16 pays africains francophones, relève d’une importance particulière pour nos systèmes éducatifs, en ce qu’elle permet d’accompagner l’amélioration de la qualité à travers la production et l’utilisation des ressources comme supports aux stratégies d’enseignement-apprentissage», indique Khady Diop Mbodji, Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, qui a présidé la cérémonie de lancement des Rencontres africaines pour les ressources éducatives. Elle ajoute : «Nous sommes tous confrontés aux défis de la qualité des apprentissages. Et ce programme important va nous permettre véritablement d’améliorer la mobilisation de ces ressources, mais surtout leur qualité au niveau du système éducatif.» Ces rencontres africaines pour les ressources éducatives portent aussi sur le renforcement de l’efficience des politiques et de la collaboration entre les acteurs de l’éducation. «C’est dans ce sens, renseigne Khady Diop Mbodji, que le ministère de l’Education entend consolider ses efforts en appuyant sa mise en œuvre au niveau des orientations stratégiques définies dans le Paquet, notamment sur la qualité qui demeure toujours une priorité.» Pour elle, ces assises jettent «ainsi les bases de la mise en œuvre d’un plan d’actions pour une production, une diffusion et utilisation des ressources éducatives de qualité dans l’ensemble de nos pays et au-delà».
Cette deuxième phase, qui sera financée à hauteur de 10 millions d’euros, laisse entrevoir le renforcement de nos systèmes éducatifs et l’amélioration de la résilience de nos écoles. «Avec ce programme, souligne la Secrétaire générale du ministère de l’Education, nous serons mieux armés pour offrir à nos apprenants la possibilité de disposer de ressources de qualité à profusion et accessibles, ouvertes et mutualisées. C’est une exigence de nos pays, la demande est croissante.»
Avec ce programme, les pays africains peuvent aussi développer plus de complémentarité afin de bien renforcer leurs chaînes de ressources éducatives et propulser les systèmes éducatifs à des niveaux insoupçonnés, croit savoir Khady Diop Mbodji, qui engage les acteurs éducatifs à renforcer la mise en œuvre en vue «d’une bonne mutualisation de nos ressources éducatives respectives».
D’après la représentante de l’Afd, cette démarche s’inscrit dans la politique du Président Macron, qui vise à soutenir les programmes éducatifs africains si l’on sait que les résultats de la moitié des élèves se situent en deçà des attentes.
Il faut savoir que ce projet repose sur trois axes, «à savoir agir pour l’avenir, produire pour apprendre et lire pour apprendre». Pour les acteurs et bailleurs de fonds, l’accès des jeunes à des contenus pédagogiques adaptés, à la lecture, est un facteur déterminant pour la qualité de leur apprentissage et leur éducation. Pour eux, c’est un défi que l’Afrique subsaharienne doit relever si l’on sait que la moitié de sa population a moins de 20 ans.
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