Rendez-Vous – Biennale de la danse en Afrique – Le Sénégal, carrefour de la danse afro


C’est une date à marquer. Du 29 avril au 3 mai 2026, le Sénégal va accueillir la crème des danseurs afro-descendants. La Biennale de la danse en Afrique va poser ses valises dans le pays de Senghor. Un moment de partage que les organisateurs veulent mettre à profit pour jeter les bases d’une appropriation de la danse.
Par Malick GAYE – Après l’étape de Maputo en 2023, la Biennale de la danse en Afrique va poser ses valises au Sénégal. C’est du 29 avril au 3 mai 2026 à Toubab Dialaw.
Elle va regrouper 25 compagnies de danse venant principalement de la diaspora africaine. Dix compagnies sénégalaises seront de la partie. C’est l’Ecole des sables qui va les accueillir. Hier, une conférence de presse a été organisée pour partager les contours de l’organisation de cet événement. «Je danse, donc nous sommes», c’est le thème de cette édition. «Les participants sont des afro-descendants d’origine. La sélection n’a pas été facile. On a reçu plus de 300 candidatures. Les critères de sélection étaient basés sur la qualité, l’originalité et l’innovation. Il a fallu en arriver à 25 compagnies dont 10 sénégalaises. On a essayé de rendre visibles les femmes et de montrer toutes les dimensions de la danse, du spirituel à l’esthétique, de l’économique au social, que nous voulons partager avec le maximum de public», a informé Gacirah Diagne. La Directrice artistique a partagé le programme de la Biennale de la danse. Ainsi, des représentions, des ateliers de danse dans les écoles et des masterclass sont prévus. Un laboratoire chorégraphique, sous la direction de Hardo Ka, est aussi au programme. «Des tables rondes vont être organisées pour influencer les politiques culturelles», a annoncé Gacirah Diagne. Qui n’a pas manqué de marquer sa volonté de faire profiter aux danseurs locaux, l’expérience des étrangers. «Il y a aussi des spectacles pour enfants. C’est essentiel que les enfants soient sensibilisés sur la culture. C’est une façon de les impliquer», a-t-elle détaillé, tout en rappelant les projections de films prévues.
«Dans un monde embrasé par des conflits armés et la destruction des écosystèmes, nous proposons de nous inspirer des philosophies africaines du mouvement», a-t-elle déclaré. S’appuyant sur l’idée de la danse comme «souffle, mémoire, lien», et même «matrice d’une humanisation continue du monde», l’événement positionne l’art au cœur du développement social, politique et économique du continent. Le choix du Sénégal s’inscrit d’ailleurs dans la continuité de son héritage, reliant l’esthétique et la pensée du premier Président, Léopold Sédar Senghor, à l’œuvre de Germaine Acogny. Cette édition se distingue par sa volonté farouche de mettre en lumière la nouvelle génération de créateurs. 25 compagnies africaines et afro-descendantes dont une dizaine issues de la scène locale, sont attendues. «Il est important de montrer ce nouveau souffle, cette relève», a souligné Gacirah Diagne. Pour les jeunes artistes, la biennale est plus qu’une vitrine : c’est une validation de leur profession. «Nous ne nous amusons pas. La danse est un métier. C’est un art bien sûr, mais c’est aussi un métier», a-t-elle détaillé.
5 jours de programme intensif
3 scènes dont le site unique du «Baobab creux», accueilleront des spectacles, des créations et des premières mondiales. Des masterclass et un laboratoire chorégraphique offriront des espaces de transmission et d’échange direct entre chorégraphes et la communauté. Des tables rondes sont prévues pour initier des discussions cruciales sur les politiques culturelles nationales et continentales.
Avec la présence d’un large réseau de programmateurs internationaux, de chercheurs et d’institutions culturelles, la Biennale du Sénégal ne sera pas seulement une célébration de la danse. Elle sera, comme l’a souhaité l’équipe artistique, un puissant terrain de réflexion pour «penser autrement l’avenir et le monde», enraciné dans le geste et le corps africains.
mgaye@lequotidien.sn

