Plusieurs brigades de proximité, une section de recherches, des postes de commandement ont été inaugurés entre vendredi et samedi derniers par le ministre des Forces armées dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor. Ceci pour mettre les gendarmes dans de bonnes conditions de travail et assurer le maillage sécuritaire territorial en Casamance. Ces brigades de proximité vont permettre d’assurer la surveillance générale, mais surtout de s’attaquer à la coupe illicite de bois, à l’insécurité routière, au vol de bétail devenu préoccupant, la lutte contre la culture et le trafic de chanvre indien dans certaines zones de la région de Ziguinchor.

Une gendarmerie plus proche des citoyens. C’est tout le sens des infrastructures implantées dans les différents départements et communes des ré­gions de Ziguinchor et Sédhiou. Le ministre des Forces armées a bouclé samedi, un marathon d’inauguration de ces infrastructures sécuritaires. Omar Youm a d’abord inauguré, vendredi, les brigades de proximité de Tanaff, dans la région de Sédhiou, ensuite Niaguis et Bignona.

La Brigade de proximité de Niaguis, compétente sur toute l’étendue de la commune, couvre les trois communes de Niaguis, Adéane et Boutoupa Camarakounda, pour une population de 56 mille 186 habitants. L’infrastructure est bâtie sur un format rez-de-chaussée et dispose de trois bâtiments dont un administratif composé de cinq bureaux, une salle d’audition, un bloc de toilettes, trois chambres de sûreté, deux magasins pour l’armement et le matériel, et une salle de détente. Les deux autres bâtiments sont réservés au personnel dont un pour le Commandant de brigade. L’infrastructure est bâtie sur 8 mille mètres carrés.

Cette brigade de proximité de gendarmerie est pour le maire de Niaguis, un jalon significatif de l’engagement continu de Macky Sall envers la sécurisation des citoyens et le renforcement de la paix en Casamance. «En investissant dans cette nouvelle infrastructure, le chef de l’Etat a mis en place les fondations d’une communauté plus sûre où chacun peut vivre, travailler et élever sa famille en toute quiétude», a déclaré Victorine Anquediche Ndeye, qui a salué la gendarmerie qui, selon elle, joue un rôle vital dans la préservation de la paix et de l’ordre.

Brigade de Bignona
La gendarmerie est venue pour renforcer la paix en Casamance à travers le maillage sécuritaire. Les populations qui veulent la paix, vaquer tranquillement à leurs activités, étudier…, seront encadrées. La gendarmerie n’est venue pour combattre qui que ce soit, mais pour renforcer la paix. Omar Youm a blâmé ceux qui, au nom de la démocratie, saccagent les hôpitaux, stations d’essence, s’attaquent aux casernes de gendarmerie et aux institutions. «Ce n’est fondé sur aucune base, le Sénégal a des partis politiques depuis 1960, a sa démocratie… la violence, ce n’est pas la politique et cela ne permet pas d’accéder au pouvoir. La gendarmerie est là pour votre sécurité», dit-il.

Section de recherches de Ziguinchor
A Ziguinchor, il y a d’un côté les nouveaux locaux du poste de commandement de la compagnie de gendarmerie. D’un autre côté, se dresse majestueusement la nouvelle section de recherches créée à l’image de celles de Dakar, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda, afin de prendre en compte la grande criminalité, mais également de renforcer l’offre de sécurité dans cette belle région de la Casamance qui a beaucoup souffert d’un long conflit armé qui connaît actuellement une nette accalmie permettant aux populations d’exploiter tranquillement les ressources et potentialités de la région.

Omar Youm a invité les Ziguinchorois à éviter les manifestations violentes et les destructions de biens publics ou privés, avec leurs lots de désolation. «La violence n’est pas une manifestation de la liberté, au contraire, c’est la négation du droit et de la liberté. C’est une faiblesse, voire une médiocrité, une réponse inadéquate face aux frustrations peut-être légitimes que l’on peut rencontrer», dit le ministre des Forces armées. Il a condamné fermement les actes de violence car ils sont destructeurs, mais aussi contraires aux valeurs fondamentales de notre société et de la démocratie. «La violence n’apporte rien, sinon renforcer davantage la souffrance et la destruction. Elle porte atteinte à la sécurité des personnes et des biens, la stabilité des institutions et au progrès économique. Elle divise les citoyens et crée des clivages qui sont préjudiciables à la cohésion sociale», ajoute-t-il.

Pertinence des infrastructures sécuritaires
L’inauguration de différentes brigades de proximité est un jalon caractéristique de la bonne dynamique et de concrétisation de la vision prospective du chef de l’Etat. «L’insécurité galopante dans la sous-région ainsi que les multiples défis de sécurité intérieure, notamment dans la région de la grande Casamance, imposent un changement de paradigme. Dans le paysage péri-urbain, en nette évolution, il est essentiel de garantir la sûreté des rues, des quartiers, des foyers, des cultures, des cheptels et des commerces. La mise en service de cette brigade de proximité constitue un engagement fort pour la sécurité publique plus proche des populations et démontre la ferme volonté de l’Etat de créer un environnement sûr et propice à l’épanouissement de nos concitoyens», a dit Oumar Youm à l’étape de Niaguis.

En tout cas, ces brigades de proximité vont permettre d’assurer la surveillance générale, mais surtout de s’attaquer à la coupe illicite de bois, à l’insécurité routière, au vol de bétail devenu préoccupant. S’y ajoute la lutte contre le trafic de chanvre indien dans certaines zones de la région de Ziguinchor, le grand banditisme transfrontalier. «Ces infractions constituent les défis les plus importants et les plus urgents à relever dans cette zone», a dit le ministre des Forces armées.

Aux communautés bénéficiaires des infrastructures, il exhorte à une collaboration étroite avec les gendarmes afin de favoriser la paix et la sécurité dans la région. «La réussite de cette entreprise dépendra de l’engagement de chacun de vous. En effet, la sécurité de proximité est avant tout une question de solidarité et de responsabilité», a dit le ministre. Aussi les invite-t-il à signaler toute activité suspecte et/ou tout comportement anormal aux autorités compétentes. «Chaque signalement peut contribuer à la prévention et à la résolution des conflits», estime-t-il. En attendant, Oumar Youm compte sur l’engagement citoyen, le patriotisme, le sens des responsabilités des populations pour faciliter l’action du service public de sécurité de la gendarmerie.

Aux gendarmes, il a demandé de prendre bien soin des infrastructures, marquer une présence rassurante et renforcer les liens entre eux et les communautés locales. «Vous incarnerez les valeurs d’ouverture, de rigueur et d’éthique reconnues à la Gendarmerie nationale. Je vous exhorte à faire preuve de compréhension, d’écoute et de respect envers vos concitoyens», a dit M. Youm. Il attend aussi de la gendarmerie, une forte implication dans l’éradication de ces phénomènes délictuels.
Par Khady SONKO-ksonko@lequotidien.sn