Le budget 2018 du ministère de la Fonction publique voté hier par les députés, s’élève à 2 734 938 000 francs Cfa, contre 2 268 709 340 francs Cfa en 2017, soit une hausse de 20,55%. Lors des débats, les députés ont soulevé des questions liées à l’accès à l’emploi, une meilleure prise en compte des retraités, à la situation des enseignants, aux lenteurs administratives, à la modernisation de l’Administration. La ministre Mariama Sarr leur promet de meilleures conditions.

Le vote du projet de budget du ministère de la Fonction publi­que, de la rationalisation des effectifs et du renouveau du service public a été un moment privilégié pour les députés de l’interpeller sur les lenteurs notées dans la mise en place d’une Fonction publique locale, la nécessité de la présence du bu­reau organisation et méthodes au sein de son ministère. Mais aussi le fait de veiller à faire des descentes inopinées sur les lieux de travail pour constater le retard, l’absentéisme des emplo­yés, une meilleure prise en compte des retraités d’ici et de la diaspora, la situation des enseignants, l’employabilité des jeunes diplômés…
Face à toutes ces demandes et constats, Mariama Sarr a tenu à les rassurer. Elle dit : «Des dispositifs innovants ont été mis en place pour éradiquer les lenteurs admiratives. Ces mécanismes vont changer complètement les services publics, dans le bons sens. Et sous peu, avec la dématérialisation, ces lenteurs vont être de vieux souvenirs.» Elle a annoncé dans le même sillage que des évolutions sont en train d’être notées en ce qui concerne les projets d’actes d’intégration. «Si on compare les chiffres qu’on vous avait donnés, du 30 octobre 2017, lors du de mon passage en commission technique à la date du 11 novembre, 301 actes ont été déjà pris en charge et 174 sont concernés par la signature électronique. Et avec la signature électronique, beaucoup de projets peuvent être pris en compte en un laps de temps», dit-elle.
Pour la fonction publique locale, selon elle, les textes sont déjà prêts. Le taux de 15% du recrutement alloué aux personnes vivant avec un handicap est-il effectif ? A cette question de Adji Mergane Kanouté, Mme Sarr répond : «Les 15% alloués aux personnes vivant avec un handicap, c’est une réalité. Et quand nous avons des compétences égales, la priorité c’est à la personne vivant avec un handicap. Ce sont des instructions qui sont en cours.»
D’après elle, le contrôle de l’assiduité des agents de l’Etat se fait actuellement, à travers un dispositif de contrôle physique et biométrique, en cours d’expérimentation. Parallèlement à ce dispositif, des séances de formation et de sensibilisation sont dispensées à l’intention des nouvelles recrues de la Fonction publique sur leurs droits et obligations. «De même, un projet de code général de déontologie des agents de l’Etat est en cours d’adoption», note-t-on.
Concernant le renouveau du service public, on informe que le ministère a mis en place un programme d’appui à la modernisation de l’Administration, qui a pour finalité de doter le pays d’un nouveau modèle d’administration.
Quant aux demandes d’emploi reçues, avant l’inscription en ligne dans la plateforme de gestion des demandes d’emplois, elles étaient stockées dans la base des données initiale. «Cette base n’étant plus active, les postulants sont invités à s’inscrire en ligne», dira le ministre.
Quid des retraités de la Fonction publique, les projets d’actes portant admission à la retraite les concernant sont pris par anticipation, 3 mois avant la date anniversaire de la retraite. Il est envisagé d’augmenter cette durée en dématérialisant la procédure d’élaboration de ce type d’acte d’admission avec pour finalité une perception à temps de la pension.
Pour les retraités de la diaspora, la perception de leur pension à partir du Sénégal est possible sous réserve de l’existence d’une convention avec leur pays en matière de sécurité sociale. «Le gouvernement du Sénégal est prêt pour écouter les syndicalistes afin de trouver des solutions, qui peuvent les mettre dans de bonnes conditions», souligne Mme Sarr.
Le ministre du Budget, Birima Mangara, a axé son intervention sur deux points : la fonction publique locale et l’apurement du stock, la régularisation des indemnités et autres dus aux enseignants. S’agissant du premier point, le ministre du Budget indique : «Nous voulons aller vers une fonction publique locale, le dispositif réglementaire est en train d’être mis en place.» Mais a-t-on réfléchi sur cette prise en charge de cette pépinière locale ? «Il nous faut résoudre cette question d’abord. Je pense que sous peu on aura cette fonction publique locale, mais il faut y aller méthodiquement», fait savoir M. Mangara. Concernant les enseignants, il avance que «tous les engagements de l’Etat ont été respectés. C’est peut-être des lenteurs dans les paiements, mais les engagements ont été respectés».
Il est important de préciser que le budget de ce ministère s’élève à 2 734 938 000 francs Cfa, contre 2 268 709 340 francs Cfa en 2017, soit une hausse de 20,55%.
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