Quelles modalités pour une reprise progressive des cours ? La question a été au centre d’une réunion entre les différents départements ministériels impliqués dans la préparation de la réouverture des classes. Un comité de veille et d’alerte a été mis en place pour un suivi rapproché des activités.

C’est un jeu d’équilibriste, une équation à mille inconnus. Dans ce contexte de Covid-19, la reprise des enseignements-apprentissages mérite des concertations qui permettent d’inventorier les risques liés à cette décision. En tout cas, les acteurs concernés continuent d’affiner leur plan à travers des reconcentres comme le Conseil interministériel tenu à la sphère ministérielle du deuxième arrondissement de Diamniadio des acteurs concernés. Lors cette rencontre, un plan opérationnel de reprise a été défini pour identifier les mesures d’accompagnement qui pourront faciliter la rentrée. Que faire ? Ndèye Khady Diop Mbodji, secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, qui a présidé la rencontre, explique : «Tous les autres partenaires ont été aussi consultés pour une mobilisation de la communauté autour la décision du président de la République pour une réouverture progressive des classes le 2 juin prochain.» Une décision qui fait nourrir certaines craintes auprès de certains acteurs de l’école. Parmi les mesures prises lors de ces concertations, l’encadrement du transport des enseignants et élèves constitue la plus grosse inquiétude à cause de l’interdiction du transport interurbain.

Face à cette situation, «les gouverneurs sont priés d’encadrer et de faciliter le déplacement des agents concernés» pour leur permettre de rejoindre leur poste. Ces voyages seront effectués dans le strict respect des règles sanitaires. Le ministère de la Santé et de l’action sociale veillera aussi au respect des mesures édictées comme le port du masque et le respect de la distanciation sociale dans les salles de classe qui seront désengorgées jusqu’à des effectifs réduits à 15 élèves par salle. En plus, «des comités régionaux et départementaux vont veiller au nettoiement et la désinfection des structures d’éducation et de formation». Au niveau du ministère de la Formation professionnelle, de l’emploi et de l’artisanat, les responsables estiment qu’ils sont «fin prêts» pour respecter la décision du chef de l’Etat. Le secrétaire général du ministère, Abdou Fall, «a donné l’assurance pour une reprise des cours dans de meilleures conditions et sans risque de propagation du virus en milieu scolaire».
Il faut savoir que le Covdi-19 a complètement bouleversé le calendrier des examens et concours. Il fallait harmoniser sur un agenda provisoire d’évaluation pour les classes d’examen. Amadou Matar Ndiaye, directeur des Examens et concours du ministère de l’Education nationale, explique : «Il n’y aura aucun chevauchement des évaluations du Cfee, du Bfem et du Bac. En tant que techniciens, nous avons fait évoluer l’agenda et aujourd’hui nous sommes en train de nous entendre sur l’essentiel. Pour l’heure, nous sommes en train de tout faire pour avoir des situations de référence avec les autorités académiques et administratives pour pouvoir dérouler les examens certificatifs dans d’excellentes conditions.»

Prise en charge de la petite enfance
Investis de la mission d’assurer l’offre éducative, les ministères de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’Innovation, de la Formation professionnelle, de l’emploi et de l’artisanat, de la Famille essayent de trouver la meilleure formule à cette reprise. A la fin de la rencontre, un comité élargi aux enseignants, aux parents d’élèves, à la société civile, à tous les acteurs de la communauté éducative est mis en place. Dans une démarche synergique, il aura pour mission de veille et d’alerte pour accompagner la reprise et la poursuite des enseignements-apprentissages.
A l’image des ministères de l’Intérieur, des Transports, des Collectivités territoriales, de l’Environnement, de l’Industrie, de la Jeunesse, de l’Eau et de l’assainissement, l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits «a salué la démarche participative et inclusive de l’ensemble des secteurs pour pouvoir réfléchir sur les modalités de la reprise des cours». Dans son intervention, Thérèse Faye Diouf a indiqué que «la petite enfance constitue une frange vulnérable dans un contexte de coronavirus. Donc, il serait compliqué de les tenir en compte dans cette mesure». Pour l’instant, le comité se préoccupe des élèves en année d’examen, mais il «va encore poursuivre la réflexion afin de trouver un consensus sur les modalités de reprise pour les classes intermédiaires et le préscolaire».