Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) est très inquiet sur certaines questions relatives au fonctionnement interne des 7 universités du Sénégal. A la faveur d’un point de presse hier à Thiès, le Bureau national du Saes alerte les autorités sur la pré-rentrée universitaire 2018-2019, qui s’annonce difficile.

Malgré la situation d’accalmie constatée dans les 7 universités du Sénégal à la suite de la signature du protocole d’accord entre le gouvernement et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) en mars 2018, il flotte un sentiment de suspicion, qui risque de plomber la rentrée universitaire 2018-2019. Il s’agit de difficultés qui sont notées à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), où un désastre écologique pollue l’atmosphère, mais également à l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Ugb) et du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein) de Kaolack, où la situation sociale plombe la rentrée universitaire. Selon le patron du Saes, Malick Fall, Secrétaire général national du Saes, qui faisait face à la presse hier, «l’Agent comptable particulier (Acp) de l’Ut refuse de remettre à Mme le recteur les relevés de comptes bancaires des opérations financières effectuées au nom et pour le compte de l’université». Il rappelle, qu’à la veille des élections législatives, «plus d’un demi-milliard avait mystérieusement disparu des comptes de l’Uasz».
A l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), également, c’est un «scandale écologique», qui pollue l’atmosphère. «C’est un désastre écologique sans précédent entièrement causé par l’administration rectorale qui a pris l’option d’un désherbage chimique du campus pédagogique de l’Uasz.» En effet, explique l’enseignant au département biologie animale à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Malick Fall, «une importante quantité de deux produits à base de glyphosate a été répandue sur le campus pédagogique sans même se soucier des conséquences sanitaires que cela pourrait avoir sur les milliers de personnes qui fréquentent quotidiennement l’Uasz». Il fait remarquer que le glyphosate est déclaré produit cancérigène par l’Oms, «des témoignages d’agriculteurs atteints de la maladie de Parkinson après avoir manipulé des produits à base de glyphosate pullulent sur le web et beaucoup de pays occidentaux ont commencé à interdire son usage dans l’agriculture».
Ainsi, «le Saes s’indigne de ce mode de désherbage à la place de celui manuel dont personne ne s’est jusqu’ici plaint et qui était non seulement écologique, mais avait aussi l’avantage de procurer de l’emploi à des personnes du terroir». A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), c’est un autre décor. «Le Saes est en discussion avec l’administration rectorale. Des discussions qui tournent autour du paiement des primes, de recherches et de voyages d’études, du règlement de la question lancinante des indices et avancements, le paiement du rappel lié aux allocations familiales dues par l’Ucad. Ces raisons poussent le Saes à demander à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour que les manquements observés soient corrigés pour une année stable et paisible. «Nous lui demandons d’avoir un œil particulier sur les chantiers des universités à l’arrêt qui plombent leur envol. Egalement de verser la dernière tranche du budget due aux universités pour leur permettre un démarrage normal de leurs activités», poursuit M. Fall.
Concernant le Fonds de solidarité sociale, un point nodal de l’accord entre le gouvernement et le Saes, «il est toujours en souffrance», estime Malick Fall, qui dit que son syndicat reste toujours ouvert tout en exprimant sa fermeté et sa détermination à œuvrer pour le respect des engagements pris par le gouvernement sous l’autorité de M. le Premier ministre. «Si aucune évolution positive n’est observée dans les prochains jours, le Saes se réserve le droit de prendre toutes les mesures appropriées pour faire respecter ces engagements», dit-il.
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